Tout porte à croire qu’une nouvelle vague de FCO-3 se profile pour l’été et l’automne 2025. « Le contexte ressemble beaucoup à celui de 2007-2008. La probabilité d’une flambée entre la fin de l’été et l’automne 2025 est très élevée », alerte le Dr Arnaud Bolon, vétérinaire responsable technique ruminants chez Boehringer Ingelheim. Depuis son apparition en 2024 dans le nord-est de la France, le sérotype 3 a largement progressé, et le 8 est réapparu.
La FCO, une maladie saisonnière
Le virus de la FCO se transmet via les culicoïdes, de petits moucherons hématophages très actifs au crépuscule et durant la nuit. Dès le printemps, ceux-ci assurent la circulation du virus entre les ruminants, avec une diffusion massive attendue dès juillet. « La dynamique est bien connue : quelques cas en avril-mai, puis un pic épidémique fin d’été début d’automne », précise Arnaud Bolon. Transportés par le vent, ces insectes peuvent faire progresser la maladie de 10 à 15 km par semaine. Le cycle épidémique s’étale généralement sur deux à trois ans.
Conséquences sévères chez les ovins
Chez les ovins, les formes cliniques varient selon la souche virale, mais le sérotype 3 peut être responsable d’un syndrome respiratoire sévère accompagné de fièvre, d’un abattement marqué, d’œdèmes de la tête, de boiteries, voire de lésions buccales ulcératives. Les complications respiratoires peuvent être fatales. En plus des pertes directes, la fièvre catarrhale ovine entraîne des conséquences économiques importantes liées aux troubles de la reproduction, à la baisse de la production laitière et aux frais vétérinaires.
Réduire l'exposition aux vecteurs
Plusieurs leviers peuvent être mis en œuvre. Toutes proportions gardées, limiter le contact entre animaux et culicoïdes aide à freiner la transmission du virus. Il est ainsi possible de :
- Rentrer les animaux le soir pour éviter le pic d’activité des moucherons (stratégie difficile à appliquer en plein air ou en estive).
- Installer une ventilation forcée dans les bâtiments pour perturber le vol des insectes.
- Assécher les zones humides autour des bergeries et des points d’eau pour supprimer les foyers de ponte.
Les filets anti-insectes sont en revanche peu efficaces à cause de la petite taille et de la mobilité des culicoïdes.
Les insecticides, un levier à intégrer
L’usage d’insecticides permet de réduire les populations de vecteurs. Des traitements à base de pyréthrinoïdes de synthèse, en pulvérisation ou en pour-on, peuvent être utilisés durant la période à risque. Ils doivent être renouvelés tous les 10 à 15 jours. L’application en fin de journée, avant le pic d’activité des insectes, est le plus efficace. En cas de plan de lutte ou d’arrêté préfectoral, la désinsectisation peut devenir obligatoire.
L’action de ces produits rapide sur la cuticule des culicoïdes perturbe efficacement la capacité des moucherons à piquer, avec une réduction des attaques allant jusqu’à - 90 % dans les 24 heures suivant le traitement. L’efficacité reste cependant conditionnée par la météo et leur persistance est limitée. L’usage répété de tels produits présente par ailleurs des risques pour les autres insectes, avec le spectre d’une possible apparition de résistances.
Vaccination : encore temps d’agir
Chez les ovins - et tous les autres ruminants, la vaccination reste le moyen le plus efficace pour protéger le troupeau. « C’est la meilleure solution pour immuniser les animaux et empêcher la circulation du virus », rappelle Arnaud Bolon. En primo-vaccination, le protocole prévoit une à deux injections, en fonction du vaccin, si deux, espacées de trois semaines, avec une immunité acquise trois à cinq semaines après la dernière injection de primovaccination requise, d’où l’importance d’anticiper au maximum.
Prenez vos dispositions, d’autant qu’il est nécessaire de commander les doses auprès de son vétérinaire. « Plus tôt c’est fait, mieux c’est, mais il ne faut pas penser qu’au 15 juillet c’est trop tard. C’est encore intéressant jusqu'à fin juillet », rassure Arnaud Bolon. En élevage allaitant, mieux vaut vacciner hors période d’agnelage pour limiter le stress. En système laitier, il est conseillé d’agir avant les pics de lactation afin de préserver la production.
FR-CAT-0023-2025 - Boehringer Ingelheim Animal Health France SCS – 06/2025