Le 4 décembre 2025 à Paris s’est tenue l’assemblée générale d’Intercéréales, l’interprofession des céréales. Si les difficultés économiques de la filière ont été évoquées à deux ou trois reprises par le président Benoit Piétrement, l’ambiance était plutôt à la fête, du moins était-ce l’intention de l’équipe organisatrice de l’évènement.
Parler de fierté, passion et transmission
Le temps de quelques heures, l’assemblée a donc été invitée à mettre de côté les termes de « compétitivité », « accords commerciaux » ou encore de « réglementation », pour parler de fierté, passion et transmission, les trois mots-clés désignés comme fil conducteur de la soirée. On y a même parlé de bonheur avec Alexandre Jost, Fondateur de la Fabrique Spinoza.
Cet ancien entrepreneur social, ingénieur de formation, a osé un discours original, mêlant philosophie de vie, sciences sociales et témoignages d’acteurs de la filière céréalière. Malgré son statut autoproclamé de « bobo de gauche vivant à Montreuil », l’orateur a tenu bon et a recueilli de polis applaudissements.
Des jeunes et des moins jeunes
Pour marquer ses 20 ans, Intercéréales a aussi fait un grand écart générationnel. Tout d’abord en invitant ses trois anciens présidents, Joseph Nicot, Philippe Pinta et Jean-François Loiseau, à partager leurs faits marquants durant leurs mandats respectifs. Une fois leurs belles années retracées, Philippe Pinta et Jean-François Loiseau sont quand même revenus dans le présent, avec leur point de vue quant à la manière de faire. « Jamais on ne sera compétitif si rien n’est fait au niveau de l’Europe », souligne le premier. « Travailler de façon collective, s’écouter […], être plus fort ensemble », conseille le deuxième.
Trois jeunes ont ensuite pris la parole : Matthieu Menier, 25 ans, agriculteur en Bretagne, Eugénie Girardeau, 30 ans, directrice générale de la minoterie Les Moulins Associés en Pays de la Loire, et Maël Debray, 27 ans, responsable du site Sanders Ouest près de Rennes. À tour de rôle, chacun a parlé de son vécu et de ses fiertés — en tant que jeune installé dans une exploitation agricole, femme repreneuse d’une entreprise familiale ou salarié non issu d’une formation agricole.
Malgré la situation économique et géopolitique actuelle de leurs secteurs d’activité, tous trois restent optimistes : « On a un métier qui a du sens », estime Eugénie. « Nous avons des interprofessions construites, il faut s’en servir », juge de son côté Matthieu. Maël a, quant à lui, « confiance » car il sait que son métier est « indispensable ».