« L’attente des consommateurs pour le « local » est extrêmement forte », souligne Frédéric Nicolas de l’IRI, institut spécialisé dans l'analyse des données des produits de grande consommation. À la question « sur quels produits souhaitez-vous avoir le plus de choix dans ce magasin », la moitié des clients plébiscitaient le « local » et le « français ».
Bien avant les produits « sans », ou équitables ou encore bios (22 %), d'après une enquête de l'IRI réalisée en 2021. Pour ces consommateurs, un produit « local » signifie régional, artisanal, de qualité supérieure, et en circuit court avec peu ou pas d’intermédiaire. Ils y voient aussi un geste civique, où leur achat préserve les emplois du territoire.
Dynamique favorable
« Les consommateurs expriment ici un rejet de l’industrie agroalimentaire et du système de consommation de masse et standardisée, analyse Frédéric Nicolas. Les Français sont connus pour être réfractaires à la globalisation, attachés au terroir et avec une culture alimentaire forte. » D'ailleurs le local est un axe du « bien consommer », qui parle à tout le monde, quelles que soient la tranche d’âge et la catégorie socioprofessionnelle, poursuit l'expert.
36 % des agriculteurs engagés
Les agriculteurs sont bien positionnés pour répondre à ces attentes. Selon le dernier recensement agricole de 2020, plus d'une exploitation sur trois produit sous signe de qualité ou d'origine (Siqo), soit 10 points de plus qu'en 2010. La région Paca a le plus fort taux d'exploitations engagées en bio, sous IGP et sous AOP.
Le Grand Est et la Bourgogne-Franche-Comté comptent aussi beaucoup d'appellations d'origine (AOP et AOC). Le défi est maintenant d'intégrer les rayons des grandes surfaces. Ce qui suppose que les volumes de production soient suffisants, met en garde Philippe Goetzmann, expert de la grande distribution, qui croit dans "l'énorme potentiel" de développement des produits locaux.