Une première. Ces vendredi 27 et samedi 28 août 2021, quelque 800 paniers d’œufs seront vendus à La Bazoge, près du Mans, à prix réduits. Cette opération est le résultat d’une collaboration entre l’application antigaspillage alimentaire Too Good To Go et le grossiste Loeuf, filiale commune des Fermiers de Loué et du groupe volailler LDC. Le but : vendre moins cher aux consommateurs des œufs qui font partie de lots abîmés durant le transport et qui sont normalement destinés à la casserie.

Première collaboration entre Loeuf et Too Good To Go

C’est Too Good To Go qui a proposé cette opération antigaspillage à Loeuf : « Pendant le premier confinement, les grossistes et les industriels sont venus à nous pour écouler leurs stocks invendus à cause de la fermeture des hôtels et restaurants, relate Luisa Ravoyard, chargée de communication de l’application internet. C’était une solution qui fonctionnait bien. On en a fait un axe de développement. »

 

C’est donc naturellement que le mouvement antigaspillage a démarché le grossiste Loeuf pour écouler leurs œufs. « Tous les jours, on a 20 à 25 camions contenant chacun 200 000 œufs sur palettes qui partent de notre unique centre de la Sarthe vers nos clients », explique Christophe Beriard, directeur général de Loeuf.

 

« Ça veut dire qu’il y a une multiplication de colis abîmés, poursuit-il. Il suffit qu’il y ait un œuf qui a coulé, pour que la palette entière nous revienne. En temps normal, on déboîte les œufs un à un, on les met sur des alvéoles en plastique, les mêmes que celle des élevages, et on les envoie vers le système de casserie pour les industriels ou la restauration. »

 

« Cette collaboration nous permet de proposer une étape intermédiaire aux consommateurs, celle d’accéder à nos produits à un prix intéressant, poursuit-il. C’est vraiment de la lutte contre le gaspillage, un enjeu qui nous est cher. » Une première pour le grossiste, mais également pour l’application qui n’avait encore jamais proposé à ses clients des paniers exclusivement composés d’œufs.

800 paniers d’œufs en vente à 4,20 euros

Le principe est simple : les consommateurs s’inscrivent sur l’application Too Good To Go et réservent leur panier d’œufs en prépayant les 4,20 euros. Ces paniers sont composés de 26 à 36 œufs, conditionnés en boîtes de 6, 12 ou 18, selon qu’ils proviennent de la société Loué ou Le Gaulois. « Ce sont des œufs de marques locales pour les consommateurs de la Sarthe, assure Christophe Beriard. Ils viennent exclusivement d’élevages et non de fermes de ponte. »

 

Une fois réservés en amont sur l’application, les paniers devront être retirés directement à l’heure et la date de collecte prévues, les 27 et 28 août, au centre de conditionnement Loeuf à La Bazoge, près du Mans. Et pour ceux qui n’auront pas été écoulés sur ces deux jours, ils seront ensuite mis en ligne chaque semaine, jusqu’à épuisement des stocks.

 

« 4,20 euros, c’est un tiers de la valeur initiale du prix de vente, précise Luisa Ravoyard. Dans le commerce, ils sont vendus environ 12,50 euros. Nous, on prélève une commission sur le panier pour nous rémunérer. » Mais ce rabais « n’a aucune incidence sur la rémunération des éleveurs », affirme le directeur général de Loeuf, car cette opération intervient qu’après le transport.

Un partenariat antigaspillage sur le long terme ?

« On l’espère, répond Luisa Ravoyard. C’est une opération de test. Au début de la semaine, déjà plus de la moitié des 800 paniers étaient réservés, donc on est confiant pour la suite. » Too Good To Go, qui affiche 15 000 utilisateurs dans la Sarthe depuis 2017, 90 commerçants partenaires et 1 001 paniers vendus, aimerait se développer davantage dans le secteur. « Donc quand il y en aura besoin, nous leur proposerons nos services ! »

 

Du côté de Loeuf, Christophe Beriard rassure : « Notre entreprise vend 600 000 millions d’œufs par an, donc une opération sur 24 000 n’enlève rien à nos clients principaux que sont les industriels. Mais nous sommes vraiment attachés à la lutte contre le gaspillage alimentaire, à la mise en valeur des produits locaux et des labels. Donc, nous pourrions envisager de renouveler l’expérience pour nos consommateurs. À voir sous quelle forme. »

 

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