« Notre filière illustre parfaitement, en matière de perte de souveraineté, les conséquences des injonctions contradictoires des pouvoirs publics — tant au niveau européen que national — vis-à-vis des filières agroalimentaires, estime Jean-Michel Schaeffer, le président d’Anvol, l’interprofession de la volaille de chair (1). Et les conséquences aussi des comportements des consommateurs en contradiction avec les attentes du citoyen. »

Jean-Michel Schaeffer, président de l’interprofession de la volaille de chair. (© DR)

Augmentation de la consommation de poulet standard

« Cela s’est intensifié au moment des États-généraux de l’alimentation en 2017, se souvient-il. D’un côté, les filières font face à une pression pour réaliser leur montée en gamme et ainsi, satisfaire les attentes des citoyens en matière de bien-être animal et de naturalité. De l’autre, elles observent une augmentation de la consommation de poulet standard, le poulet du quotidien, alors que celle de poulet sous label rouge ou bio stagne, voire diminue, depuis deux ans. »

« En résumé, on nous demande de produire de plus en plus des poulets que l’on vend de moins en moins, regrette Jean-Michel Schaeffer. Pour regagner de la souveraineté, il y a trois axes prioritaires : mener des actions visant à réduire les importations à l’échelle européenne, favoriser le développement de la production de poulet standard en France, et assurer une traçabilité sur l’ensemble des produits commercialisés en France et en Europe. »

(1) Lors de la conférence « Souveraineté alimentaire ? Le cas poulet » organisée par Agridées le 15 février 2024 à Paris.