Si les excellents chiffres de 2019 sont encore dans la tête de tous les éleveurs de volailles Label Rouge, la filière sort la tête des années marquées par le Covid, l’inflation et la grippe aviaire. « Nous n’atteignons pas encore les plus de 100 millions de labellisations des belles années, mais après en avoir perdu 15 % en 2022, nous regagnons du terrain avec environ 88 millions de volailles labellisées en 2025 », se réjouit Benoît Drouin, président du Syndicat national des labels avicoles de France (Synalaf) lors d’une conférence de presse le 7 octobre 2025.

Une reprise permise par la baisse des prix

La reprise concerne aussi le volume commercialisé des volailles de chair fermière Label Rouge qui progresse de 5 % au premier semestre sur un an, quand celui des œufs augmente de 9,5 %. Pour accélérer la dynamique, le Synalaf souligne la nécessité toujours prégnante de baisser le prix de vente au consommateur, tout en assurant une rémunération suffisante aux éleveurs. « Chacun des maillons de la chaîne doit faire preuve de responsabilité et de solidarité pour conforter la reprise du Label Rouge », abonde Benoît Drouin.

En ce sens, les enseignes sont appelées à « agir sur le prix de vente pour permettre une juste répartition de la valeur sur l’ensemble des maillons ». Car si les labellisations ont pu repartir à la hausse, c’est notamment grâce à la diminution du prix moyen de vente au consommateur en grande distribution. Le poulet fermier Label Rouge « prêt à cuire » a par exemple vu son prix baisser de 5,6 % dans les rayons en 2024, pour s’établir à 6,90 euros/kg, « ce qui revient moins cher qu’un poulet standard découpé », souligne le directeur du Synalaf.

Augmentation de la demande des œufs Label Rouge

La crise des œufs bio est sans doute passée par là, mais grâce à la baisse des prix de vente des œufs Label Rouge en 2024, les consommateurs en ont davantage acheté sur les sept premiers mois de l’année 2025 par rapport à la même période en 2024 (+ 15 %). Les éleveurs ont mis davantage de poules en place ce qui a permis de produire 445 millions d’œufs l’an passé, soit une hausse de 2 % par rapport à 2023.

L’un des objectifs de la filière à l’avenir sera de viser l’aval pour « développer les ovoproduits Label Rouge, c’est-à-dire les œufs sans coquille, explique Jean-Christophe Rodallec, président de la commission œuf du Synalaf. Pour ce nouveau marché, nous ciblons les entreprises de l’agroalimentaire et la restauration en foyer. Mais pour l’instant, nous discutons avec l’Inao et nous attendons des simplifications du cahier des charges, car ce segment présente trop de contraintes. »

Campagne de communication européenne

Le syndicat se chargera aussi de doper la demande. À compter du 8 octobre 2025, il lance « une grande campagne de communication » sur trois ans, cofinancée par l’Union européenne, pour mettre en avant les œufs et poulets fermiers Label Rouge en France, en Allemagne et en Belgique. Avec le Danemark, ces trois pays européens constituent le podium d’exportation des volailles du label en 2024 avec des chiffres en hausse de 6 % par rapport à 2023.