C’est une bonne nouvelle à considérer avec prudence. Selon Agreste, le service de la statistique du ministère de l’Agriculture, les abattages français de volailles de chair ont progressé de 2,9 % en tonnage sur un an, en avril 2023. « Il s’agit de la première hausse observée depuis douze mois », souligne le ministère. Cette reprise est tirée par les canards à gaver, dont les tonnages abattus ont bondi de 125 % sur un an. Cette filière a été « particulièrement touchée l’an dernier par l’épizootie d’influenza aviaire hautement pathogène ». Les abattages de poulets sont également bien orientés (+3,8 %) tout comme ceux de poules de réforme (+9,8 %). En revanche, la baisse se poursuit pour les dindes (–9 %), les canards à rôtir (–31,3 %) et les pintades (–17,2 %).

Commerce déficitaire

Malgré ce rebond en avril, les abattages cumulés de volailles de chair sur les quatre premiers mois de l'année sont en baisse de 8,8 % par rapport à la même période en 2022, d’après FranceAgriMer. Ils reculent notamment de 4,8 % pour le poulet. Dans ce contexte, les volumes exportés de viandes et préparations de poulet ont reflué de 18 % sur un an, soit 21 200 tonnes-équivalent carcasse (tec) de moins. « Le marché du grand export n’est pas affecté par ce repli, avec des envois toujours en croissance vers l’Arabie Saoudite (+18 %) », note FranceAgriMer. Pour autant, les exportations vers les pays tiers ont diminué de 9,4 %, et celles vers l'Union européenne de 23,5 %.

En parallèle, les importations françaises se renforcent encore. Sur le premier quadrimestre, elles augmentent de 9 %. « Ces volumes supplémentaires viennent essentiellement de Pologne (+13,7 %), de Belgique (+8 %), et des Pays-Bas (+27,7 %) », précise l’établissement public.

Résultat, la balance commerciale française est à la peine. De janvier à avril 2023, elle s’établit à –168 400 tec et –372,5 millions d’euros (M€). « Ce déficit est supérieur à celui de 2022 à la même période, à la fois en volume (–57 700 tec) et en valeur (–189 M€) », chiffre FranceAgriMer.