L’étude des cas-types du dispositif régional Inosys Réseaux d’Elevage bovins viande du bassin limousin présente une estimation du revenu de trois principaux systèmes de production pour 2024. L’année, qualifiée d’anxiogène, est marquée par une pluviométrie continue durant l’hiver et le printemps. Bien qu’abondants, les fourrages ont été d’une qualité très hétérogène, tandis que les rendements en cultures ont été amoindris. Les problématiques sanitaires (FCO 3,4 et 8, MHE, forte pression parasitaire…) impactant les performances des troupeaux, se répercuteront sur les résultats de 2025.
Cours des animaux en hausse
Plus positivement, toutes les catégories d’animaux enregistrent des niveaux de prix jamais atteints avec +11 % du prix de vente des broutards mâles et femelles entre 2023 et 2024, +4 % pour les veaux de lait sous la mère et +2 % pour les génisses et les vaches de boucherie. Les coûts de production varient peu. En effet, bien que certaines charges opérationnelles diminuent (–46 % pour l’engrais azoté, –10 % pour les carburants, –8 % pour les aliments achetés), d’autres charges augmentent (+4 % en frais véto, +5 % en entretien de matériel), ainsi que les assurances, la MSA ou encore les salaires.
Dans cette conjoncture particulière, le coût de production des systèmes en veaux sous la mère reste plutôt stable à 870 €/kg de viande vive. Entre 2023 et 2024, l’excédent brut d’exploitation (EBE) progresse de 12 %, mais la rémunération permise reste modeste à 0,4 Smic/UMO. Quant au système naisseur limousin spécialisé de zone herbagère, il enregistre une efficacité économique (EBE/produit) de 36 % (contre 32 % en 2023) et une progression de 18 % de l’EBE. La rémunération permise est 1 Smic/UMO. Pour le système naisseur-engraisseur de jeunes bovins, l’EBE évolue de +13 % et l’efficacité économique de 5 points. La rémunération permise de 1,4 Smic/UMO n’atteint pas l’objectif de 2 Smic/UMO, malgré l’augmentation des prix de vente des animaux.