« La vaccination, les mesures préventives à appliquer dans les élevages, la surveillance animale et humaine et les financements de recherche », ce sont les quatre enjeux identifiés par le Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (Covars) pour lutter contre les risques sanitaires pour la population humaine liés à l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP).

Dans un avis daté du 8 juin 2023, le Comité, dont l’objectif est « d’éclairer les décisions des pouvoirs publics », estime qu’il convient de « mener dès que possible » une stratégie de vaccination des volailles, employant, en complément des mesures de biosécurité, la stratégie DIVA, une méthode qui permet de différencier les anticorps induits par le vaccin des anticorps produits contre le virus.

Vacciner contre la grippe saisonnière

Afin de « limiter le risque de recombinaison entre virus aviaires et humains pouvant induire un risque de grippe aviaire », le Covars encourage d’étendre la recommandation de vaccination contre la grippe saisonnière aux personnes exposées, « en contact avec des oiseaux potentiellement porteurs du virus. » Il s’agit en particulier des « éleveurs et professionnels des filières avicoles ».

Un renforcement des moyens de la surveillance animale et humaine est également suggéré. Cette surveillance doit être « homogénéisée au niveau national, notamment dans les territoires ultramarins ». Dans cette veine, le Comité plaide pour la réalisation de prélèvements respiratoires humains, réalisés « soit par autoprélèvement soit par les vétérinaires », avec des diagnostics conduits dans les laboratoires nationaux de référence.

Créer une cellule de crise

Alors que des vaccins pandémiques et prépandémiques sont en développement, la constitution de stocks stratégiques est encouragée. Le Covars propose par ailleurs de « constituer et diversifier des stocks d’antiviraux efficaces et adaptés aux situations d’urgence de grippe aviaire ». « Si des traitements antiviraux classiques sont disponibles en France, de nouveaux antiviraux déjà autorisés dans certains pays présentent de nombreux avantages pour les cas humains de grippe aviaire. »

Pour faire face à un problème majeur, la création d’une « cellule de crise multidisciplinaire rapidement mobilisable en cas de crise » est suggérée. Elle pourrait être composée de « laboratoires de départements et de vétérinaires dédiés à la filière avicole afin de renforcer la coordination locale et nationale ».