Observer les animaux pour évaluer leur bien-être dans chacune des fermes laitières en France. Voilà l’objectif de l’outil BoviWell, déployé par l’interprofession laitière depuis (Cniel) depuis 2022. Ce protocole d’évaluation a été réalisé dans 30 000 élevages laitiers à travers le territoire, soit 73 % des fermes françaises livrant du lait. Les résultats révèlent une tendance positive. « 81 % des exploitations évaluées affichent des résultats conformes, classés « excellents » ou « supérieurs » », rapporte Nadine Ballot, en charge des dossiers sur les sciences et techniques de l’élevage au Cniel. Dans le détail, 24 % des élevages ont un score « excellent », 57 % « supérieur ». 18 % des élevages sont classés « en progression », et 0,9 % n’ont pas été classés.
Certains postes sont particulièrement bien maîtrisés, comme celui de l’alimentation. Sur le terrain, l’évaluateur compte le nombre de vaches « maigres » ou « très maigres ». Résultat, 98 % des troupeaux présentent une bonne note d’état corporel. Le confort de couchage présente aussi des résultats concluants. 84 % des élevages affichent un score « excellent » ou « supérieur ». Ce critère combine le nombre de places de couchage (note maximale pour une place par vache) et la propreté de l’animal.
Test d’évitement
Enfin, les tests de relation Homme-animal sont concluants à 98 %, « témoignant d’un lien de confiance entre l’éleveur et ses animaux », partage le Cniel. Le test d’évitement permet d’en rendre compte. L’évaluateur s’approche des bovins et comptabilise ceux qui tentent de s’éloigner ou de faire demi-tour.
Plusieurs points de bien-être animal sont à parfaire selon Boviwell, autour des classiques problèmes de mammites et de boiteries. Le Cniel rapporte aussi que 13 % des audits révèlent un nombre de mètres linéaires d’abreuvoirs insuffisants. « Cela ne veut pas dire que les vaches ne boivent pas assez, mais qu’il peut y avoir de la concurrence entre animaux », nuance Nadine Ballot.
L’interprofession se veut rassurante quant aux conséquences de la démarche. « Aucune segmentation sur les produits laitiers n’aura lieu à partir des notes de bien-être animal », avance Benoît Gavelle, secrétaire général adjoint de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) et membre du Cniel. « Le but est d’avoir une méthode d’évaluation commune à toute la filière et adaptable à la diversité des systèmes d’élevages français. C’est unique en Europe », poursuit-il. Le cap des 100 % de fermes livrant du lait auditées est donné pour la fin de 2025.