Devenir plus efficients. C’est ce qui a conduit une poignée d’agriculteurs des villages d’Uchaux et de Piolenc, dans le Vaucluse, à contacter la Safer Paca pour restructurer leur parcellaire. « Nos prédécesseurs avaient déjà procédé à des échanges de terres, expose Sylvain Bernard, maraîcher et céréalier à Piolenc. Il nous est apparu indispensable de formaliser ces opérations pour sécuriser le foncier agricole. Nous en avons profité pour restructurer un peu plus nos exploitations. » La tâche à accomplir pour y parvenir est immense. Le périmètre de l’échange porte en effet sur 700 hectares, concerne 350 parcelles appartenant à plus d’une cinquantaine de propriétaires. « Nous avons dû mobiliser des ressources externes, commente Laurent Vinciguerra, directeur général de la Safer Paca. Il a fallu identifier les parcelles et les propriétaires, puis les contacter et négocier avec eux. »
80 hectares ont changé de propriétaires
« Se séparer d’une terre pour un paysan, ce n’est pas simple, observe Jean Perrier, l’un des protagonistes dont l’exploitation se trouve à Piolenc. Mais on y est arrivé sans que personne ne soit lésé. J’ai échangé des parcelles dont je ne savais pas quoi faire et j’en ai repris d’autres plus proches de chez moi. » Ces mouvements ont permis de rationaliser le parcellaire. « Quand on a des unités d’un à deux hectares, il n’est pas pertinent d’investir ou de créer des haies, complète Jean Perrier. Le jeu en vaut davantage la chandelle avec des unités de sept à huit hectares. »
La Safer s’est en outre rapprochée d’un notaire local qui a rédigé un acte unique authentifiant ces ventes et ces échanges. Au vu du nombre de personnes concernées, plus d’une centaine, la signature s’est déroulée sur deux journées, les 2 et 3 juillet derniers. Au total, 80 hectares ont changé de propriétaires. Trois ans ont été nécessaires pour finaliser cette vaste entreprise. « C’est reproductible ailleurs, estime Laurent Vinciguerra. Il faut toutefois que les exploitants agricoles soient volontaires. »