Sharka sur prunus, enroulement chlorotique de l'abricotier, flavescence dorée sur la vigne, datura, ambroisie, mais aussi popillia japonica... Autant de plantes invasives, de maladies et de ravageurs qui peuvent constituer un cauchemar pour les acheteurs et pour les vendeurs de parcelles. C'est la raison pour laquelle, en Occitanie, la Safer et la Fredon viennent de signer une convention innovante.
L'idée est que les techniciens de la Fredon réalisent un diagnostic des exploitations ou des terres en vente pour repérer d'éventuels « ravageurs et pathogènes des végétaux ». Un partenariat gagnant pour tous, résume Hervé Flament, directeur adjoint de la Safer Occitanie : « La Fredon a pour mission de surveiller les végétaux atteints de maladies pour lesquels la lutte est obligatoire. Grâce à cet accord, elle peut accéder à davantage de parcelles. De son côté, la Safer peut sécuriser les transactions. »
La connaissance d'un problème peut aussi freiner la vente et obliger le propriétaire à arracher les végétaux infectés. « Sur le moment, c'est un coup dur pour le vendeur. Mais connaître les difficultés avant l'achat fait gagner de l'argent à tous, assure Hervé Flament. Parce que s'il s'en rend compte après, l'acheteur peut se retourner contre le vendeur. »
Intervention à la demande
Avec ce partenariat, ce sont tous les végétaux, mais uniquement les végétaux qui sont concernés. « La vigne, les arbres fruitiers, les espaces forestiers, les céréales, etc., énumère Clément Baudot, directeur adjoint de la Fredon Occitanie. L'idée est de détecter toutes les maladies réglementées et émergentes. » Du côté des ravageurs, les mammifères sont exclus des recherches.
La Fredon interviendra uniquement lorsque la Safer fera appel à ses services, « sans doute pour les plus grosses ventes, dans 30 à 40 % des cas environ », anticipe Hervé Flament. Comme la Safer Occitanie est présente dans la vente de 18 000 hectares agricoles chaque année, on comprend que ces diagnostics seront nombreux. Le coût, entre 150 et 250 euros à l'hectare « retombera forcément sur l'acheteur ou le vendeur, ne cache pas Hervé Flament. Mais c'est pour la bonne cause. »