"Ils nous organisent une crise alimentaire, acte 2." Dans un communiqué de presse de ce lundi 24 octobre 2022, la Coordination rurale pousse un "coup de gueule" contre la Commission européenne et "son projet d’interdire l’utilisation de tous les produits phytosanitaires de synthèse (PPP) dans les zones sensibles".
L’usage des pesticides deviendrait « l’exception »
Comme le précise le syndicat, la Commission européenne a apporté des précisions, le 20 octobre dernier, sur sa définition de "zones sensibles". Seraient concernées par l’interdiction des PPP les zones Natura 2000, les zones protégées ainsi que les zones vulnérables aux nitrates. Et c’est notamment sur ce dernier point que la Coordination rurale tire la sonnette d’alarme.
Car, précise-t-elle, ces zones représenteraient "les deux tiers de la France. […] Autrement dit, les endroits où il sera possible d’utiliser des PPP seront réellement l’exception !" Elle ajoute : "Comme certains États membres sont à 100 % en zone vulnérable, il semble probable que des dérogations soient accordées, sûrement par production ou par zone. Mais ce règlement qui est censé harmoniser les règles européennes deviendra ainsi un florilège d’exceptions et de dérogations accentuant les distorsions !"
Interdire tous les pesticides "revient à condamner l’agriculture ! "
À cela s’ajoute la colère du syndicat face à l’absence d’aide financière aux agricultrices et agriculteurs, qui devront appliquer la règlementation européenne "en composant avec le budget de la Pac". Une situation qui prouve à quel point la Commission européenne est "totalement déconnectée de la réalité".
La Coordination rurale rappelle ainsi son inquiétude au sujet de l’impact économique que la Commission n’a pas, selon elle, pris en compte. Chiffres à l’appui, le syndicat affirme que la situation sur le terrain se dégrade et que cette règlementation mènerait à une "crise alimentaire".
Au total, "prendre une telle décision revient bel et bien à condamner l’agriculture !", scande la Coordination rurale, qui fustige du même coup "une vision inquiétante" et "une proposition outrancière".