« En cas de sécheresse printanière, les orges de printemps semées à l’automne constituent une alternative intéressante, rappelle Arvalis. Toutefois, cette pratique n’est pas sans risque et ne doit pas être généralisée. »
Ces orges sont plus exposées aux différents risques de gel, qu’il intervienne pendant l’hiver ou au début du printemps. Un semis en première quinzaine de novembre peut malgré tout éviter les risques de gel de l’épi, car ces orges atteindront le stade épi 1 cm à des dates habituelles pour les orges d’hiver. Concernant le gel hivernal, il existe un risque avéré et plus ou moins important selon les régions et les années.
Adapter la densité de semis
« La densité de semis doit être suffisante pour pallier les conditions climatiques de l’hiver et optimiser la composante épis/m² : 300-350 grains/m² en bonnes terres et/ou bonnes conditions de préparation, jusque 380 grains/m² sur des argilo-calcaires plus ou moins caillouteux et/ou mauvaises conditions de préparation, ajoute l’institut en Champagne-Ardenne. Si les semis interviennent après le 10 novembre, basculer à 380 grains/m² dans les bonnes terres et 400 grains/m² dans les sols caillouteux. »
Éviter les mélanges avec beaucoup d’herbicides
Les produits racinaires d’automne autorisés sur les orges d’hiver le sont également sur orges de printemps semées à l’automne. Mais pour des questions de sélectivité, les mélanges avec trop de matières actives seront évités.
À noter aussi : l’application d’herbicide à l’automne semble augmenter le risque de destruction de la culture par un fort gel hivernal. « Nous déconseillons donc d’implanter une orge de printemps à l’automne dans les parcelles à forte infestation, d’autant plus que les programmes utilisables ont un nombre de matières actives limitées », précise Arvalis.
Risque maladies
Ces orges sont par ailleurs nettement plus exposées aux risques maladies en sortie d’hiver qu’un semis de printemps. « 2023 nous a rappelé que la gestion des maladies était un critère très important dans la conduite des orges de printemps semées à l’automne : la pression rhynchosporiose a été telle qu’elle a affecté les rendements et surtout les calibrages », rappelle Arvalis en Champagne-Ardenne.
Comme sur les orges d’hiver, l’application d’un régulateur de croissance peut être conseillée dans les milieux favorables aux bons potentiels. Sensibles aux deux pathotypes du virus de la mosaïque jaune, elles ne seront pas semées dans des parcelles où ils sont présents. Il est également nécessaire de rester vigilant face aux pucerons, qui peuvent se développer au cours d’un hiver doux. La fertilisation azotée sera gérée comme celle d’une orge d’hiver.