Si la consommation globale de volailles de chair en France a progressé de 1,9 % sur un an en 2021, c’est essentiellement grâce à la viande de poulet (+ 5,4 %). Car selon l’interprofession de la volaille de chair (Anvol), l’an passé, l’appétit des Français s’est réduit pour la dinde (- 7,8 %), le canard (- 7,7 %) et la pintade (- 7,7 %).

«Plus des trois quarts de la volaille vendue en France »

« Le poulet représente plus des trois quarts (75,8 %) de la volaille vendue en France », appuie Yann Nédélec, directeur d’Anvol. C’est également la seule espèce dont la production française est en hausse en 2021 (+ 0,9 % par rapport à 2020), contrairement aux dindes (- 7,4 %), aux canards (- 8 %) et aux pintades (- 7,3 %).

Évolution des abattages de poulets de chair.

Cette dynamique s’explique notamment par « la reprise des activités de restauration hors domicile (RHD) », explique Yann Nédélec. « Mais dès que la RHD redémarre, les importations bondissent », observe Dominique Grasset, président du Comité interprofessionnel du poulet de chair (CIPC).

Un repli « inédit » en 2020

Selon FranceAgriMer, après un repli « inédit » en 2020 en raison du Covid-19, les importations françaises de volailles ont « repris en début d’année 2021, et elles ont même largement dépassé leur niveau de 2019 au cours du second semestre ».

Ainsi, l’an passé, 40 % de la volaille de chair consommée en France était importée. Cette part s’élève à 45 % pour le poulet, contre 41 % en 2020. Et pour cause : cette espèce représente 90 % des volumes importés. « Dans nos restaurants, seul un poulet consommé sur quatre est français », rapporte Dominique Grasset.

Évolution des importations de poulets de chair.

Ces achats ont en majorité été réalisés auprès des pays de l’Union européenne. Ils se sont accrus de 12,1 % par rapport à 2020, soit 64 500 t équivalent carcasse (téc) supplémentaires. « Les principaux fournisseurs européens sont concernés par cette reprise (Pologne, Pays-Bas et Belgique) à l’exception de l’Allemagne », indique FranceAgriMer.

Recul de l’Origine brésilienne

Bien que moins importants en volume, les achats en provenance des pays tiers ont également connu une « forte progression » de 10,3 % en 2021 (+ 35 000 téc), en particulier en provenance du Royaume-Uni (+ 244 %), « mais pour des produits à très faible valeur ajoutée ». Pour le reste des principaux fournisseurs de la France hors Union européenne, « les flux ont enregistré une baisse, notamment depuis le Brésil (- 3,4 %) », précise FranceAgriMer.

Au global, sur l’ensemble des viandes de volailles de chair, le solde français des échanges « continue de s’éroder » en volume. Pour l’année 2021, le déficit est estimé à 281 000 téc, supérieur de 26,9 % par rapport à 2020. En valeur, le déficit atteint 518,9 millions d’euros, en diminution de 84,5 millions d’euros sur un an (- 19,6 %). Il est plombé par un net déséquilibre avec les pays de l’Union européenne (- 781,5 millions d’euros). Avec les pays tiers, l’excédent commercial français atteint, en revanche, 267,6 millions d’euros.

Vincent Guyot

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