, publié le 14 mai 2020 (1).

 

 

Le CGDD se base sur des moyennes triennales afin de « lisser les effets climatiques et de stockage dans les exploitations agricoles ». Dans l’Hexagone, le glyphosate représente 12 % des ventes de substances actives sur la période de 2016 à 2018. Il se place en deuxième position des matières actives achetées, après le soufre, utilisé en agriculture conventionnelle et biologique à hauteur de 14 151 tonnes.

 

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Un pic en 2018 pour « anticiper » la redevance pour pollutions diffuses

« En 2018, la quantité totale de substances actives vendues en France s’élève à 85 900 tonnes (t), contre 71 200 t en 2017 dont 3,4 % concernent des produits “emploi autorisé dans les jardins” (EAJ), précise le CGDD. 22 % du total vendu sont des substances particulièrement préoccupantes pour la santé humaine. Le pic de ventes survenu en 2018 correspond sans doute à l’anticipation des achats liée à la modulation de la redevance pour pollutions diffuses pour 2019 », un phénomène déjà observé en 2014

 

La progression des ventes concerne l’ensemble des substances actives puisqu’entre 2009 et 2018. « Les ventes d’insecticides (y compris les acaricides) ont été multipliées par 3,5 ; celles des fongicides (y compris les bactéricides) ont progressé de 41 %, tandis que celles des herbicides ont augmenté de 23 % », décrit le document. « Seules les ventes des autres produits, comme les nématicides ou les rodenticides, ont diminué de 16 % », précise le CGDD. (2)

 

© CGDD
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20 départements pour la moitié des achats

Dans l’Hexagone, les achats de produits phytosanitaires sont inégalement répartis, les données de la BNV-D (3) indiquent en effet que « 20 départements totalisent plus de la moitié de la quantité de substances actives achetée sur la période 2016-2018 ».

 

© CGDD
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Dans le top 5 des départements acheteurs de produits phyto en 2018 on retrouve :

  • la Gironde avec plus 3 600 t (+9 % par rapport à la moyenne de 2015-2017), avec ses 122 500 hectares de cultures permanentes ;
  • la Marne avec 2 800 t (+0,1 % par rapport à la moyenne de 2015-2017), avec ses 550 000 hectares, soit la plus grande SAU au dernier recensement agricole ;
  • le Pas-de-Calais avec 2 400 t (+36,2 % par rapport à 2015-2017) ;
  • la Somme avec 2 400 t (+28,5 % par rapport à la moyenne de 2015-2017), premier département producteur de pomme de terre, « production pour laquelle les traitements phytosasnitaires sont importants », estime le CGDD ;
  • le Gard avec 2 200 t (+6,2 % par rapport à la moyenne de 2015-2017) et ses 66 00 hectares de cultures permanentes.

 

Le CGDD estime que « même si les données d’achat ne reflètent pas directement les données d’utilisation, la superficie agricole et la nature des cultures contribuent largement à expliquer les disparités territoriales observées ».

 

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(1) Il est établi d’après les données de la Banque nationale des ventes réalisées par les distributeurs de produits phytopharmaceutiques (BNV-D).

(2) Entre 2009 et 2018, la surface agricole utilisée (SAU) a diminué de 1 %, alors que les terres arables et les cultures permanentes ont augmenté de 0,4 %.

(3) Banque nationale des ventes réalisées par les distributeurs de produits phytopharmaceutiques.