Du 1er avril au 14 mai 2023, la météo en Europe a été marquée par « des conditions contrastées », souligne la Commission européenne dans un bulletin publié le 22 mai 2023. « Un net excédent de précipitations et/ou des conditions plus froides que d’habitude ont retardé les semis des cultures d’été et gêné d’autres chantiers dans une large ceinture s’étendant de l’Irlande à la Bulgarie et à l’Ukraine », indique-t-elle. Les pluies ont en revanche amélioré l’humidité des sols et le niveau des nappes d’eau souterraines dans la plupart des zones. En France, le niveau de 68 % des nappes restait toutefois en dessous des normales en avril.

© Bulletin Mars de la Commission européenne (1er avril 2023 - 14 mai 2023) - Événements extrêmes climatiques. Points rouges : sècheresse. Points bleus : déficit de températures. Rayures bleues : surplus de pluie. Rayures rouges : déficit de pluie.

Sécheresse en Espagne, au Portugal et au Maghreb

Les prévisions de rendement se maintiennent, sauf dans la péninsule ibérique. En effet, la sécheresse s’y est intensifiée. Les perspectives de récolte diminuent en Espagne et au Portugal. « Dans les deux pays, les prévisions de rendement pour toutes les principales cultures sont tombées bien en dessous du faible niveau de l’an dernier », indique la Commission. Le rendement du blé tendre est par exemple attendu en moyenne à 21,9 q/ha en Espagne (-38 % par rapport à la moyenne quinquennale), et 13,5 q/ha au Portugal (-43 %). Dans un autre document publié le même jour, Bruxelles estime également que « le Maghreb fait face à la pire sécheresse saisonnière de ces dernières décennies. »

En France, des cultures en bon état

En France, le mois de mars a été plus pluvieux que d’ordinaire : « Des précipitations nettement supérieures à la moyenne (jusqu’à 70 % au-dessus) ont été observées dans le tiers nord du pays. Cependant, le déficit pluviométrique persistant depuis l’hiver reste préoccupant dans le sud du pays, notamment sur le littoral méditerranéen et dans une moindre mesure dans le Sud-Ouest. »

Les céréales d’hiver sont jugées en bon état, « surtout dans l’ouest du pays ». La Commission note cependant un risque de ravageur et de maladies accru, en lien avec les précipitations abondantes. La Commission européenne souligne qu’une baisse importante des surfaces de maïs est attendue cette année.