Selon des éléments relayés par onze organisations agricoles et agroalimentaires européennes (1), la Commission européenne a précisé certaines dispositions du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF) le 10 décembre 2025. Elles mentionnent la publication de valeurs de référence et de valeurs par défaut, qui doivent affiner le calcul de cette « taxe carbone ». Le mécanisme s’appliquera à partir du 1er janvier 2026 sur les engrais notamment, malgré les craintes du secteur agricole.
Il s’agit « d’ajustements mineurs » apportés à la formule de calcul de la taxe, estiment les onze organisations. Et ces modifications « ne permettront pas d’éviter les risques de pénurie d’engrais ni les coûts de production prohibitifs qui menacent la production agricole de l’Union européenne ».
Pas de mesure de compensation des coûts pour les agriculteurs
« Il semble que la Commission et les États membres aient entendu ces préoccupations et tentent désormais d’apporter des solutions rapides à certains de ces éléments », déclarent conjointement les organisations. Elles « saluent cette intention » mais estiment que cela « ne va pas résoudre la situation ». Un des « trois facteurs clés » pour le calcul de la taxe reste inachevé, créant « une énorme incertitude financière pour les importateurs », ce qui explique leur réticence aux achats.
Et « aucune mesure n’a été proposée pour compenser les coûts liés à la MACF pour les agriculteurs. » Les onze organisations maintiennent leur demande de report de la mise en œuvre du MACF.
(1) Organisations représentant les agriculteurs européens et leurs coopératives (Copa-Cogeca), les producteurs européens de betteraves (CIBE), de maïs (CEPM) et d’oléagineux (EOA) ; les entreprises du commerce des matières premières (Coceral) ; l’interprofession de la première transformation (PFP), les représentants des meuniers (European Flour Millers), les boulangers industriels (AIBI), les producteurs de sucre (CEFS) ; les propriétaires fonciers (ELO) ; les mélangeurs et formulateurs d’engrais (EFBA).