Le choix d’une mélangeuse repose essentiellement sur deux critères : le volume de la cuve et la technologie de préparation de la ration. Le premier point est fondamental car un volume trop faible pénalise la qualité du mélange et provoque une usure anticipée de la machine. Les chambres d’agriculture de la Bretagne préconisent 0,2 m³ de cuve par vache laitière, ce qui revient à 16 m³ pour un troupeau de 80 laitières et leur suite. Pour les bovins à l’engraissement, la base de calcul est d’environ 0,1 m³ par taurillon.
Les bols incontournables
Du côté de la technologie, la solution qui a le vent en poupe depuis une quinzaine d’années est la mélangeuse à vis verticale, également appelée bol. Venue d’Europe du Nord, elle est considérée à raison comme un choix sans risque. Ces machines robustes peuvent en effet recevoir tous les types de fourrages, y compris des balles entières.

Les bols sont munis de une à trois vis verticales, dont le corps est conique avec un diamètre plus faible dans la partie supérieure. Des couteaux sont boulonnés sur les vis et des contre-couteaux disposés tout autour. À la base de la vis, la lame racle le fond de la cuve et alimente le dispositif de déchargement. Elle est généralement garnie d’un aimant, qui récupère les corps étrangers éventuellement présents dans les fourrages.

Parmi les inconvénients des bols, les utilisateurs pointent la hauteur de chargement, bien plus importante que sur les autres mélangeuses. L’autre point faible, souvent évoqué lors des débuts du bol en France, est la tendance à défibrer un peu trop si la durée de mélange est trop importante. En pratique, les programmes qui équipent les boîtiers de contrôle évitent désormais le défibrage excessif.
La douceur de pales
C’est justement sur le créneau de la préservation de la fibre que les mélangeuses à pales se sont développées. Ces machines sont composées de deux vis tournant en sens contraire et d’un rotor à pales. Les aliments sont soulevés par les pales et dirigés vers les vis pour le brassage. Les couteaux disposés sur les vis se chargent de hacher le fourrage.

Ce type de machine est reconnu pour la qualité du mélange, sans défibrer, à condition que la ration ne contienne pas plus de 20 % de foin et de paille. Il est en outre impossible d’incorporer une balle entière ou de l’enrubanné. Le temps de brassage pour obtenir une ration homogène est plus long qu’avec un bol. La ration distribuée est très aérée, même avec une recette intégrant des composants très humides et peu de fourrages.
La vis horizontale plus sensible
Populaire à la fin des années 1990, la mélangeuse à vis horizontales a progressivement disparu des catalogues des constructeurs français. Aujourd’hui, ces machines sont majoritairement proposées par les fabricants italiens. Elles embarquent plusieurs vis horizontales munies de couteaux. La qualité de la ration est au rendez-vous, à condition de respecter scrupuleusement le niveau de remplissage et le temps de mélange. Ces mélangeuses ont perdu leur popularité en raison de l’usure prématurée des vis et du fond de cuve.
Des alternatives
Face à ces trois grands principes de mélange, quelques alternatives subsistent. C’est le cas de la recycleuse, une exception française qui a connu son moment de gloire dans les années 1990. Il s’agit en fait d’une pailleuse dont la fonction première a été détournée pour réaliser le mélange d’une ration assez sèche.

L’autre solution originale est celle de la Rotomixde Bravo, qui reprend les principes d’une bétonnière. La ration est chargée dans une cuve cylindrique fermée, garnie de spirales contre-vis, qui tourne sur elle-même. À l’intérieur de la cuve, une vis horizontale tourne en sens inverse.

La ration est ainsi transportée vers l’arrière de la cuve par les spirales de la paroi interne et ramenée avec l’avant par la vis. C’est ce mouvement qui réalise le mélange. La Rotomix remporte un certain succès dans les grands troupeaux dont la ration contient une grande proportion d’ensilage.