Depuis quelques années, des mélangeuses autonomes, prenant les aliments directement à la source, sans utiliser de cuisine, font leur apparition. Cette alternative au robot suspendu ou guidé au sol permet de bénéficier à la fois de l’automatisation des tâches, d’une infrastructure beaucoup moins lourde lors de l’installation, et encore de gagner du temps avec un ravitaillement autonome.

Le pionnier hors course

Le premier robot de ce type remonte à plus de quinze ans. En 2008, le spécialiste de l’élevage Schuitemaker a lancé l’Innovado, une version robotisée de son automotrice. La machine se déplace seule dans la ferme pour prendre chaque aliment. Une fraise est placée sur l’avant, et permet de décompacter les aliments avant de les envoyer dans le bol. Ce dernier mélange ensuite les aliments pendant qu’il se dirige vers l’auge où il décharge la ration.

Cependant, avec la fusion de la marque avec Veenhuis pour devenir SVgroup en 2019 et face au manque de succès de la machine, l’Innovado a été retirée du catalogue en 2022. 

Lely et Kuhn prennent la relève

L'année 2020 a marqué un tournant dans les mélangeuses autonomes. Lely a dévoilé l’Exos, une autochargeuse autonome qui vient compléter l’utilisation du Vector, le robot d’alimentation du constructeur. Alors que le Vector gère la distribution du fourrage sec et des concentrés, l’Exos s’occupe de l’herbe fraîche.

Lely complète son Vector avec le Exos, afin d'alimenter les troupeaux de manière autonome avec de l'herbe fraîche. (©  Lely)

Pour cela, la machine part dans la parcelle, coupe l’herbe et la stocke, avant de repartir vers l’auge pour le déchargement. Si un tel système optimise la fraîcheur de l’herbe sans demander une infrastructure supplémentaire, il ne faut pas oublier qu’en tant que machine autonome, la circulation sur la route lui est interdite, ce qui implique d’avoir le champ proche de la stabulation.

L’autre constructeur qui planche sur le sujet est l’alsacien Kuhn qui, avec une expertise sur les bols mélangeurs et les automotrices, propose Aura. Mélangeuse automotrice autonome, Aura se déplace seul dans la ferme, et confectionne entièrement les rations.

Aucune infrastructure conséquente n’est nécessaire pour cet automate. Un repérage et un enregistrement de tout l'environnement entre le silo et l'auge sont toutefois nécessaires avec le constructeur avant de laisser Aura évoluer seul sur l'exploitation. Pour le moment motorisé par un moteur diesel, Kuhn prévoit une sortie de sa version électrique à partir de 2025.