Après plusieurs épizooties en Europe ces dernières années, l’autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) dresse un bilan des mesures mises en place par les États membres dans le cadre de l’évaluation des risques face aux maladies vectorielles. Dans un rapport scientifique publié le 7 novembre 2025, la gestion de la fièvre catarrhale ovine (FCO), de la maladie hémorragique épizootique (MHE), de la fièvre du West Nile (WNV) et de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo (FHCC) ont été observées. La surveillance comprend le risque d’introduction de la maladie, sa propagation, les risques d’épidémie, et parfois, l’impact économique. Ce dernier aspect est rare, mais étudié notamment en Espagne, Belgique et Grèce.
Globalement, les pays mettent en place davantage de mesures de lutte face à la FCO et la WNV qu’aux deux autres virus (MHE et FHCC). Ces mesures de lutte reposent sur des restrictions de mouvements, la vaccination, le contrôle du vecteur et l’abattage préventif. L’Efsa souligne que les pays d’Europe de l’Ouest sont « en avance », notamment en Irlande et en Belgique où l’approche est considérée comme « complète » car elle prend en compte l’ensemble des mesures de lutte.
En Europe, la gestion des maladies repose énormément sur l’opinion d’experts et des approches quantitatives et qualitatives. Le rapport note une sous-utilisation de méthodologies formalisées, pourtant mises à disposition des pays. Ces derniers se concentrent surtout sur des décisions rapides, puisque la gestion des risques se fait en moyenne en moins de six mois.
Développer des outils partagés
Le rapport souligne cependant une « variabilité considérable » dans l’évaluation des risques entre les différents pays et différentes maladies. Un renfort de coordination globale est recommandé, puisque l’Efsa appuie sur l’importance d’une harmonisation des méthodes et d’un besoin de renforcement de la collaboration entre les États. « L’Efsa soutient une évaluation commune des risques et promeut le développement d’outils, de méthodologies et de plateformes partagés, notamment pour les maladies sous-évaluées comme la MHE et la FHCC ».