L’union fait la force en Nouvelle-Aquitaine. Lors de l’émergence du virus de West Nile dans la région en 2022, des scientifiques de l’Anses, du CHU de Bordeaux, de la Direction départementale de la protection des populations de Gironde et de l’Inserm se sont associés pour évaluer le risque. Une expérience que l’Anses relate sur son site, soulignant l’implication d’une vétérinaire spécialisée en médecine équine Gaëlle Gonzales.

Entre mars et avril 2023, 500 prélèvements ont été réalisés dans les écuries de Gironde. Elles ont décelé la présence du virus chez plusieurs chevaux, mais tous étaient toutefois asymptomatiques. Les analyses des pièges à moustiques posés dans les mêmes zones ont montré que 75 % des moustiques capturés étaient également infectés par le virus.

Une collaboration pluridisciplinaire à transposer dans d'autres régions

Dès le mois de juillet 2023 suivant, le Haut Conseil de la santé publique a mis en place des mesures de prévention avant même la détection du premier cas humain en Charente-Maritime. L’une des principales mesures a été l’extension de la recherche de la présence de génome du virus dans les poches de sang destinées à la transfusion par l’Établissement français du sang. « Jusqu’alors, cette mesure n’était systématiquement appliquée que dans les régions méditerranéennes suite au diagnostic d’un cas humain symptomatique. Elle a été étendue à la Gironde et à la Charente-Maritime. Contrairement aux infections par piqûre de moustique, la transmission du virus West Nile par transfusion sanguine provoque fréquemment des formes neurologiques graves, dans 70 % des cas. »

Sur le terrain, les vétérinaires, les médecins mais aussi les chasseurs, des membres de la ligue pour la protection des oiseaux et des agents de l’Office français de la biodiversité (OFB) ont été formés à la reconnaissance des signes cliniques de la maladie pour participer à la surveillance de la maladie. Le réseau de Nouvelle-Aquitaine souhaite maintenant transposer son expérience à d’autres régions. « Cette collaboration pluridisciplinaire apparaît d’autant plus essentielle que le virus continue de circuler en France : deux premiers cas humains ont été confirmés en août dernier », souligne l’Anses.