Depuis le 29 octobre 2025, le nouvel accord d’association entre l’Union européenne et l’Ukraine est en vigueur. Il permet « une libéralisation supplémentaire des échanges mutuellement bénéfique » par rapport à l’accord en place avant la guerre, présente la Commission européenne.
Sur le volet agricole, les quotas sans droits de douane accordés à l’Ukraine pour l’envoi de marchandises dans l’espace communautaire ont été rehaussés plus ou moins fortement en fonction de la sensibilité des produits. Dans un communiqué commun diffusé le 30 octobre, plusieurs organisations européennes (sucre, maïs, éthanol, volaille notamment) (1) demandent toutefois que « des mesures soient prises pour répondre aux préoccupations persistantes » de leurs filières vis-à-vis de cet accord.
+398 % pour le sucre
Les organisations estiment que la hausse des quotas accordés « pour l’alcool éthylique (+25 %), la volaille (+33 %), le blé tendre (+30 %), l’orge (+29 %), le maïs (+54 %), les œufs (+200 %) et surtout le sucre (+ 398 %) et le miel (+483 %) posera des défis importants, d’autant plus qu’ils s’ajoutent aux concessions commerciales passées ou prévues, notamment avec le Mercosur ».
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Elles saluent le principe de la clause de sauvegarde prévu par la Commission européenne pour protéger les filières qui subiraient une trop forte concurrence. En revanche, elles doutent de sa mise en pratique et de son efficacité, notamment du fait de « l’absence d’automatisme et de critères clairs pour son déclenchement », écrivent-elles. Les organisations demandent donc « un système solide et automatique de surveillance des importations des produits les plus sensibles ».
L’augmentation des contingents est assortie d’un engagement, de la part de l’Ukraine, à aligner progressivement ses standards de production sur les normes européennes, notamment sur l’usage des produits phytosanitaires et le bien-être animal, en vue d’une intégration prochaine dans l’espace communautaire. Mais les organisations s’inquiètent du respect de cet engagement, et demandent donc « des contrôles sur le terrain et des contrôles stricts de traçabilité par la Commission européenne ».
Depuis 2014
Pour rappel, l’accord d’association entre l’Union européenne et l’Ukraine a été signé en mars et juin 2014. Puis à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, « l’Union européenne a accordé à l’Ukraine des facilités commerciales et des instruments exceptionnels offrant un niveau élevé de libéralisation unilatérale […]. Celles-ci étaient en vigueur à partir du 4 juin 2022 et ont été renouvelées à deux reprises jusqu’à leur expiration le 5 juin 2025, après quoi des mesures transitoires sont entrées en vigueur », retrace la Commission européenne.
(1) AVEC (volaille), CEFS (industries du sucre), CEPM (producteurs de maïs), CIBE (producteurs de betteraves), Copa-Cogeca, ePURE (éthanol), EUWEP (œufs), iEthanol (éthanol).