Depuis la fin des mesures commerciales autonomes (MCA) qui avaient vu les produits agricoles ukrainiens entrer sans droits de douane dans l’Union européenne, un nouvel accord commercial était en négociation et s’est conclu le 30 juin 2025. En attendant le vote des États membres pour le valider définitivement, la Commission européenne a dévoilé le 4 juillet 2025 les volumes des contingents tarifaires contenus dans l’accord.
1,3 million de tonnes de blé ukrainien
En blé, les volumes pouvant entrer sur le marché unique européen passeront de 1 million à 1,3 million de tonnes et l’orge ukrainienne gagnera 100 000 tonnes à 450 000. En maïs, le volume passera de 650 000 à 1 million de tonnes et pour le sucre, le tonnage ira de 20 000 à 100 000 tonnes.
Pour les productions animales, le contingent de poulet importé d’Ukraine sera de 120 000 tonnes contre 90 000 tonnes auparavant, tandis que pour les œufs, il passera à 18 000 tonnes contre 6 000 tonnes. Pas de changement pour le bœuf et le porc qui restent aux contingents précédents (12 000 et 40 000 tonnes respectivement).
Dans le sens Union européenne vers Ukraine, le contingent de porc augmentera à 45 000 tonnes contre 20 000 tonnes précédemment et la viande de poulet passera à 120 000 tonnes contre 20 000 tonnes aujourd’hui. Le sucre quant à lui augmentera de 40 000 à 100 000 tonnes.
Des chiffres diversement appréciés par les filières
Ces chiffres très attendus par les filières ont déclenché des réactions mitigées. Pour les betteraviers et leur syndicat la CGB, la déception domine. « La pilule est amère, relatent-ils dans un communiqué. Ce volume de 100 000 tonnes est cinq fois supérieur au volume autorisé avant la guerre : c’est l’équivalent de la production d’une sucrerie de l’Union européenne », déplorent-ils.
Du côté des producteurs de blé, l’AGPB fait les comptes. « C’est finalement, une augmentation limitée de 30 % du contingent de 2016 qui est proposé par la Commission, soit 1,3 million de tonnes. Une décision qui peut être saluée sachant que les 3 années précédentes voyaient affluer plus 6 millions de tonnes ! » Le syndicat prévient toutefois qu’il restera vigilant « dans l’éventualité d’une nouvelle révision de l’accord dans les années à venir ».