Présenté à la presse en mai dernier, le nouveau secrétariat national de la Confédération paysanne faisait connaissance avec Didier Guillaume. L’occasion pour le syndicat d’exprimer ses désaccords avec le ministre de l’Agriculture dans plusieurs dossiers.

« L’État recule sur le sujet de la prédation »

Contacté à la sortie de son entretien à Paris, Nicolas Girod, nouveau porte-parole national du syndicat, a déploré un recul du ministère sur le sujet de la prédation. « En avril, le ministre était venu à notre congrès en annonçant que des mesures d’effarouchement des ours allaient être mises en place. Aujourd’hui, il nous a annoncé que cet effarouchement sera assuré par les bergers. Ce n’est pas aux éleveurs de s’en charger mais à l’État, insiste Nicolas Girod. Cela montre un ministère en manque de moyens et qui ne sait pas comment régler le problème. »

Pac : l’utopie d’une proposition française unanime

Concernant la nouvelle Pac, l’éleveur jurassien a expliqué au ministre qu’il était « compliqué » d’avoir une proposition française soutenue par l’ensemble des syndicats. « Même si nous partageons certaines propositions avec Jeunes Agriculteurs et la Coordination rurale, notre projet n’a pas de point commun avec celui de la FNSEA, a rappelé Nicolas Girod. Nous sommes loin d’être en accord sur l’idée d’un Pac répondant aux enjeux territoriaux, alimentaires et en matière d’emploi. »

La Conf’ reste opposée aux accords de libre-échange

Même si Nicolas Girod constate que le ministère est engagé dans un processus de « coconstruction » avec la Confédération paysanne, celui-ci reste prudent. « Pour l’instant, les arbitrages que nous avons eus ne nous sont pas favorables ». L’éleveur prend pour exemple les mesures qui ont été votées à la suite des États-généraux de l’alimentation et à la tenue des négociations des accords de libre-échange. À cette occasion, le syndicat a répété au ministère son opposition à la signature des traités du Ceta et du Mercosur. Le 29 juin, la Confédération paysanne avait jugé l’accord avec les états sud-américains comme un « sacrifice de l’agriculture et l’élevage sur l’autel d’un commerce cannibale ».