« Avec ce nouvel accord, nous sommes en droit de nous demander si la dimension stratégique de l’agriculture européenne est prise en compte », s’agacent la FNSEA et Jeunes Agriculteurs (JA), dans un communiqué publié le 1er juillet 2022. Avec l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et la Nouvelle-Zélande signé le 30 juin, « nous importons encore une fois, une agriculture que ni les agriculteurs, ni les consommateurs ne veulent », estiment les deux syndicats.
« Attaque contre la souveraineté alimentaire »
Pour sa part, la Coordination rurale se dit « scandalisée » par ce traité de libre-échange. « C’est à croire que nos dirigeants politiques sont schizophrènes, tance-t-elle. […] En signant cet accord, la Commission européenne nous fait comprendre qu’elle ne veut plus d’élevage en Europe, mais que ce n’est pas grave car on va importer les animaux. »
Pour la Confédération paysanne, il s’agit d’une « attaque contre la souveraineté alimentaire ». Le syndicat considère que ces accords de libre-échange « détruisent les agricultures, poussent à donner la priorité à l’exportation de produits agricoles plutôt que de répondre aux besoins alimentaires locaux. L’Union européenne continue dans la logique du moins-disant social et environnemental. »
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« Bilan carbone ahurissant »
Car ce sont bien les sujets de l’environnement et de la réciprocité des normes que visent les syndicats agricoles. « Comment un tel accord s’inscrit-il dans le Green Deal et la lutte contre le changement climatique ? », s’interrogent la FNSEA et JA. La Coordination rurale craint des importations de productions « moins disantes de l’autre bout du monde avec un bilan carbone ahurissant ».
Le syndicalisme majoritaire promet d’être vigilant à ce que « les secteurs de production sensibles que sont la viande bovine, la viande ovine et les produits laitiers ne soient pas victimes d’importations qui dérèglent les marchés ». « Il est indispensable que l’Union européenne applique la réciprocité des normes, et que par des contrôles robustes aux frontières », souligne-t-il.
La Coordination rurale exige pour sa part « l’abandon immédiat de cet accord et la mise en place de clauses miroirs garantissant la protection sanitaire du consommateur et le maintien de nos élevages locaux ».
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