Biolait capte des signaux encourageants malgré la conjoncture difficile que traverse la filière laitière bio depuis 2022. Le pourcentage de déclassement de lait chez le premier collecteur bio français recule, « passant de 30 % à la fin de 2024 à moins de 20 % sur le premier trimestre de 2025 ». C’est ce qu’a annoncé l’organisation de producteurs commerciale lors d’une conférence de presse, ce mardi 29 avril 2025.

La consommation reprend dans les circuits spécialisés et chez les partenaires de Biolait que sont Auchan, U et Biocoop, avec une hausse de 4 % des volumes vendus sur un an. Chez nos voisins allemands ou britanniques, la tendance s’inverse à nouveau, avec un manque de lait bio. Autant d’indices « du futur de la filière française à moyen et long terme », estime la vice-présidente de Biolait, Maud Cloarec.

Biolait a prévu un prix moyen toutes primes comprises de 485 €/ 1 000 litres pour 2025, une hausse de 10 % par rapport à l’année passée (hors prime Biocoop). Renforcée par les signaux positifs de début d’année, l’organisation de producteurs se dit confiante et pourrait même dépasser les 500 €/ 1 000 litres. « Nous jouons la sûreté en annonçant 485 €/1 000 litres mais nous sommes au-dessus sur le premier trimestre et les excédents seront redistribués au cours de l’année », explique Maud Cloarec.

Contrainte de volume minimum

Pour renforcer son prix du lait, Biolait compte aussi réduire ses coûts logistiques liés à la collecte et au transport du lait. « Nous collectons à travers tout le territoire français, en zone dense et moins dense, avant de livrer à nos clients transformateurs », rappelle le vice-président de l’OP, Yves Sauvaget. Cette prise de position pèse sur le prix du lait payé aux producteurs, qui ont voté deux mesures fortes à leur assemblée générale au début d'avril pour améliorer la rentabilité logistique. « Nous allons intégrer de nouvelles fermes pour redensifier la collecte », annonce Maud Cloarec.

Biolait étudie à ce jour une soixantaine de demandes d’adhésion venant de producteurs Lactalis, Danone, Olga ou Savencia. Ouvrir les portes de Biolait, et intégrer des contraintes aux fermes spécifiques à chaque territoire pour maintenir la densité. L‘idée d’imposer un volume de livraison minimum par ferme est dans les tuyaux.

« Le prix du lait reste insatisfaisant pour nous, au regard du décrochage de la collecte et de l’inflation subie sur les fermes, ajoute toutefois la vice-présidente de Biolait. Le prix du bio est proche du conventionnel, ce qui est préoccupant. »

L’OP a perdu 11 % de chiffre d’affaires et 200 producteurs sur les deux dernières années. Une moitié s’est déconvertie et l’autre a cessé son activité. La FCO et la MHE continuent de peser sur les volumes, avec des pertes jusqu’à 20 % dans les régions les plus touchées.