Cette nouvelle édition du Salon de l’agriculture, qui se tiendra du 26 février au 6 mars 2022, sera marquée par le défilé des candidats à la présidentielle. L’interprofession du bétail et des viandes (Interbev) compte bien saisir cette opportunité pour porter dix propositions, visant à engager l’État en faveur du modèle français de production et de distribution des viandes.
« Les 500 000 professionnels de la filière de l’élevage et de la viande attendent du président de la République une cohérence des politiques publiques qui impactent leur secteur, soutient Jean-François Guihard, président d’Interbev. Car garantir cette cohérence, c’est protéger et valoriser les systèmes agricoles français considérés parmi les plus vertueux. »
À l’approche des #Présidentielles2022 et avant le #SIA2022, INTERBEV révèle ses propositions pour le futur quinquennat.
— Interbev (@Interbev_fr) February 17, 2022
Forte de son #PacteSociétal en faveur du "#MangerMieux", l’Interprofession #Élevage et #Viande demande la cohérence des décisions et des politiques publiques. pic.twitter.com/J8bXZTdWBr
Prôner un système durable de production de viande
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Appliquer les mesures miroirs
À travers quatre premières propositions, l’interprofession réaffirme sa volonté d’appliquer des « clauses miroirs » au sein de la politique commerciale européenne. Elle demande notamment de mettre fin aux viandes issues de bovins dopés aux antibiotiques utilisés comme activateurs de croissance. « Non aux importations d’animaux n’ayant pas bénéficié de bien-être fixé par la réglementation européenne ou n’ayant pas disposé d’une traçabilité tout au long de leur vie. »
Pour Interbev, la France doit refuser toute ratification d’accords commerciaux de libre-échange qui ne contiennent pas, dans leur conditionnalité, la réciprocité de ces normes de production agricoles. « Si la France et l’Europe font, comme elles le disent, le choix de la “durabilité”, alors elles doivent aller au bout de la logique », tranche Bruno Dufayet, président de la commission des enjeux sociétaux, qui appelle le prochain président de la République à faire preuve « de détermination et de fermeté ».
> À lire aussi : Commerce international, les clauses miroirs, gage de cohérence des politiques publiques (14/02/22)
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Choisir un affichage environnemental juste et cohérent
Interbev demande également l’instauration d’un affichage environnemental fondé sur une méthode d’évaluation « robuste et largement partagée, qui tienne compte de l’ensemble des externalités d’un système de production ».
> À lire aussi : Interbev précise ses objectifs sur l’affichage environnemental (07/04/21)
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Soutenir les campagnes en faveur des produits sous signes de qualité
« Nous voulons un soutien des pouvoirs publics aux campagnes de communication collectives des filières en faveur des produits sous signe d’identification de la qualité et de l’origine (Siqo) », poursuit Interbev dans son dossier de presse remis le même jour.
Ces viandes sous Siqo, dont le cahier des charges intègre des standards de production supérieurs sur le plan sociétal, répondent aux attentes des consommateurs à manger « mieux », estime l’interprofession.
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Protéger la dénomination des viandes
Et parce qu’« une galette de protéines végétales n’est pas un steak », l’interprofession demande la mise en place effective de la protection des dénominations des viandes, dont les modalités d’application doivent être précisées par décret. Cet encadrement est « nécessaire à la bonne information du consommateur », soutient-elle.
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Préciser l’origine nationale des viandes
Interbev plaide également pour « une intégration, dans la réglementation européenne, de l’indication obligatoire de l’origine pour toutes les viandes, y compris lorsqu’elles sont utilisées comme ingrédients dans les plats préparés ».
« À ce jour, cette mesure qui avait fait l’objet d’un décret l’introduisant en France à titre expérimental a pris fin, informe Jean-François Guihard. Il faut donc agir au niveau européen afin qu’elle soit intégrée au droit et applicable par tous les États membres. »
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Encourager la consommation de viande française en restauration
« Et alors que la restauration hors domicile représente le premier débouché des viandes importées, Interbev encourage à la relocalisation des approvisionnements notamment au sein de la restauration collective », reprend son président.
Dans l’objectif de privilégier le choix d’une viande française durable et de qualité, l’interprofession souhaite « le maintien en restauration scolaire de la fréquence minimale de 4 repas sur 20 de viande non hachée de bœuf, veau ou agneau ». Elle demande en parallèle « la concrétisation, à court terme, des objectifs d’approvisionnement en viandes durables fixés par la loi Climat ».
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Instaurer un label pour les restaurants qui s’approvisionnent à 100 % en viandes françaises
En dernier lieu, Interbev propose « la création d’un label visant à signaler les établissements qui s’approvisionnent à 100 % en viandes françaises ».
Avant de rappeler que « l’État doit aussi s’assurer que la réglementation en vigueur imposant l’affichage de l’origine nationale des viandes dans les restaurants est correctement appliquée ».
Lucie Pouchard