La filière a déjà consenti d’importants investissements pour évaluer le niveau de biosécurité des exploitations, a rappelé Inaporc à la presse lors d’une conférence le jeudi 20 février 2025. Néanmoins, certains éleveurs, pour diverses raisons, restent réticents et ne se soumettent pas aux audits, constate le vice-président de l’interprofession, François Valy : « Nous demandons donc à l’État d’intervenir. Il ne faudrait pas attendre que la peste porcine africaine (PPA) atteigne la France pour agir. »
Des discussions sont donc en cours sur ce sujet, et François Valy, qui est aussi président de la Fédération nationale porcine (FNP), plaide pour que ces contrôles deviennent obligatoires. Il appelle aussi à une bonne coordination entre l’État, les services concernés et l’interprofession afin d’anticiper les impacts financiers et sanitaires qu’une éventuelle arrivée de la PPA en France pourrait engendrer.
Le rôle de l’État
La PPA, présente en Allemagne et en Italie, constitue une menace sérieuse pour l’élevage français, qui se prépare depuis des années à y faire face. Toutefois, les professionnels s’inquiètent de la réactivité de l’État en cas de crise. « Nous pouvons financer tout ce qui concerne l’anticipation et la mise en place de la biosécurité, insiste François Valy. En revanche, en cas d’apparition de la maladie, notre inquiétude est que l’État ne soit pas à nos côtés pour en financer les conséquences. »
Un financement partagé
La grippe aviaire a déjà coûté des millions d’euros en France, et le gouvernement souhaiterait ne pas revivre le même scenario, souligne-t-il. Interrogé par La France Agricole sur l’opportunité des Assises du sanitaire récemment lancées par le ministère de l’Agriculture pour engager le débat sur la responsabilité du financement du sanitaire, François Valy souligne que l’enjeu est avant tout pour l’État de mobiliser des sous au sein des interprofessions.
Cependant, « celles-ci [les interprofessions, NDLR] ne sont pas en mesure de gérer seules une crise sanitaire », insiste-t-il. Il faut donc chercher des fonds ailleurs, peut-être auprès des consommateurs. Mais dans le contexte actuel, marqué par l’inflation, cette solution reste complexe, admet le représentant professionnel.