« La France entend fournir aux pays tiers toutes les informations nécessaires à l’appréhension du plan d’action vaccination », assure le ministère de l’Agriculture, dans une note publiée le 3 août 2023. Afin de rassurer les partenaires commerciaux à l’exportation, l’ensemble du programme de vaccination contre l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP), dont la mise en œuvre est confirmée à partir du 1er octobre 2023, est détaillé dans une série de 10 fiches thématiques.
Les canards uniquement
Comme prévu, les canards (barbarie, mulard, pékin) seront soumis à l’obligation de vaccination dans tous les élevages commerciaux (filière du foie gras et filière à rôtir) du territoire de France métropolitaine, « à l’exclusion de la Corse ». 64 millions de canards seront à vacciner sur une année. La vaccination sera interdite pour les autres espèces.
Dans un premier temps, le vaccin retenu est celui du laboratoire Boehringer Ingelheim. « Un deuxième appel d’offres sera lancé à l’automne », indique le ministère. L’administration de ce vaccin, en deux doses espacées de 18 jours, sera supervisée par les vétérinaires sanitaires des élevages. Dans ce cadre, les éleveurs, leurs salariés, ou des techniciens pourront réaliser la vaccination.
Plusieurs niveaux de surveillance
Pour assurer le suivi des lots vaccinés, deux niveaux de surveillance seront mis en œuvre : passive (événementielle et renforcée) et active. Dans le cadre de la surveillance passive renforcée, qui vise à détecter la circulation du virus, l’éleveur ou son technicien devront réaliser chaque semaine des écouvillons trachéaux ou oropharyngés sur cinq cadavres d’animaux vaccinés.
Pour sa part, la surveillance active vise à détecter une circulation du virus à bas bruit. Elle se base sur « une surveillance virologique mensuelle complétée par une surveillance sérologique en fin de lot ». Elle doit être réalisée par un vétérinaire mandaté. Tous les 30 jours, des écouvillons seront réalisés sur 60 animaux. En fin de lot, une prise de sang sera effectuée sur 20 animaux.
Pas d’abattages préventifs pour les animaux vaccinés
En cas de foyer d’IAHP dans une « unité épidémiologique contenant des animaux vaccinés », les mesures de luttes classiques sont prévues, y compris la mise à mort des volailles vaccinées dans les meilleurs délais. « Le report de la mise à mort des volailles vaccinées pourra exceptionnellement être envisagé pour les élevages de reproducteurs », note le ministère.
Les établissements détenant des volailles vaccinées en zone réglementée verront leur surveillance postvaccinale renforcée. « La vaccination a pour effet de réduire la population sensible au virus IAHP circulant, souligne la rue de Varenne. Le dépeuplement préventif, le cas échéant, ne concernera donc que les cheptels non vaccinés ou avec un schéma vaccinal incomplet. »