« L’État engage une nouvelle étape déterminante dans la lutte contre l’influenza aviaire », déclare le ministère de l’Agriculture dans un communiqué ce lundi 17 juillet 2023. Objectif : soutenir financièrement les éleveurs et enclencher la campagne vaccinale. Mais d’abord, les risques de résurgence de l’épizootie doivent être limités.

Pour cela, « une stratégie de dédensification ciblant les palmipèdes est mise en œuvre dans le Grand Ouest », déclare le ministère. 45 communes des Pays de la Loire et des Deux-Sèvres sont concernées. « Les pertes économiques des non-mises en place seront prises en compte », rassure le communiqué. Deux étapes entrent alors en jeu : dans un premier temps, dès juillet, « arrêter progressivement la mise en place de canards non vaccinés ». Puis, à partir d’octobre 2023, seuls des animaux vaccinés seront intégrés dans les exploitations.

Indemnisations dès juillet 2023

Du côté des éleveurs en zone réglementée, une avance leur est attribuée à hauteur de 50 % au maximum des pertes estimées. Ce dispositif « sera ouvert avant le 21 juillet et sera versé au fil de l’eau durant l’été sans attendre la clôture du guichet fixée au plus tard au 15 septembre 2023 », précise le gouvernement. En remontant plus haut dans la chaîne de production, le maillon de la sélection-accouvage, ainsi que les éleveurs de cheptels reproducteurs, seront également indemnisés. Des aides couvriront « 100 % des pertes d’excédent brut d’exploitation (EBE) dès lors que la perte est supérieure à 20 % ».

Enfin, le soutien au sujet des abattages obligatoires est revalorisé. Calculé sur la base des coûts de production du quatrième trimestre de 2022, il couvre tous les aspects sanitaires qu’ont dû appliquer les agriculteurs sur demande des services de l’État : désinfection totale des bâtiments, destruction des cadavres, etc.

Vaccination couverte à 85 %

Le ministère de l’Agriculture présente le schéma vaccinal privilégié : tous les élevages commerciaux de canards en France métropolitaine ont l’obligation de vacciner leurs cheptels (Pékin, Barbarie et Mulard) « sur l’ensemble du territoire métropolitain (hors Corse), pendant toute l’année ».

Les éleveurs de canards reproducteurs auront recours au vaccin sur la base du volontariat, si « leur production est destinée au commerce national ». Car si la vaccination est indispensable en France, elle risque cependant de « bloquer certains flux commerciaux d’exportation ». Ainsi, il est interdit de vacciner des canards reproducteurs dont les produits seront exportés. Ce chantier « inédit et ambitieux » de la vaccination sera pris en charge à 85 % par le gouvernement. Un suivi sanitaire précis sera appliqué dans chaque élevage concerné.