« Les professionnels des filières des canards gras et à rôtir alertent le gouvernement sur l’urgence des décisions à prendre. » Dans un communiqué publié le 5 juillet 2023, l’impatience des interprofessions du foie gras (Cifog) et du canard à rôtir (Cicar) est palpable. Elles attendent « l’annonce d’une réglementation claire » concernant les mesures de dédensification des élevages pour prévenir l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP).

Mises en place à l’arrêt

Et pour cause : dans l’attente de la vaccination contre la grippe aviaire, le Cifog et le Cicar se sont accordés sur « une dédensification effective du 1er octobre au 15 février prochain dans les 45 communes les plus denses des Pays de la Loire ». Pour y parvenir, les premiers arrêts de mises en élevage de canetons non vaccinés ont débuté le 3 juillet dernier. « Le même type de plan est également en cours de construction dans le Sud-Ouest », indiquent les interprofessions.

Elles soulignent que « ces plans et le principe même de “dédensification” de certaines zones géographiques faisaient en effet partie des engagements des filières dans le cadre de la feuille de route signée en juillet 2022 ». Elles appellent donc à ce qu’elles puissent être réalisées par voie réglementaire, « pour faciliter, d’une part, leur mise en œuvre sur le terrain et, d’autre part, la construction des dispositifs d’indemnisation qui les accompagneront (zonages, etc.). »

Indemnisations indispensables

Le Cifog et le Cicar demandent ainsi au ministre de l’Agriculture de « respecter ses engagements » concernant les « indemnisations indispensables des professionnels concernés par l’arrêt de leurs activités ». Sur la période du 3 juillet 2023 au 15 février 2024, les pertes sont estimées à 20 millions d’euros pour la filière du canard à rôtir et à 16 millions d’euros pour celle du foie gras.

Et de rappeler que la zone des 45 communes dans les Pays de la Loire a « déjà fait l’objet d’un travail spécifique à la fin de l’hiver avec la mise en œuvre d’un dispositif, encadré par l’État, de remise en place plus lente que pour les autres espèces ». Les canards à rôtir n’avaient pas pu y être remis en place avant le 15 mai dernier, et les canards prêts à gaver avant le 15 juin.