Plus du tiers des Françaises et des Français (35 %) ont changé leurs habitudes d’alimentation en 2023, selon la troisième vague d’enquêtes menée par Occurrence et Sociovision, deux filiales du groupe Ifop, consacrées à la communication de la transition alimentaire.
Alimentation « trop chère »
Ils ne le font pas forcément de gaieté de cœur. 62 % de ceux qui ont modifié leur comportement l’ont fait à cause de l’augmentation des prix. Les autres raisons proposées dans l’enquête (impact écologique, changement de régime) sont nettement inférieures (19 et 17 % respectivement). En retour, l’alimentation plaisir recule. Un Français sur deux (49 %) déclare ne pas pouvoir souvent manger comme il le voudrait parce que l’alimentation est devenue trop chère. C’est un chiffre supérieur de 16 points à celui de la campagne d’étude de 2019 et de 5 points par rapport à celle de 2020.
Si ce résultat n’est pas vraiment une surprise, c’est le prolongement proposé par les auteurs qui apporte un enseignement d’actualité. « L’argument du prix est en train de cannibaliser toute chance d’exister aux considérations liées à la transition alimentaire », résume Pierre Gomez, directeur du développement d’Occurrence.
Santé et environnement relégués
Le taux de Français (76 %) qui considèrent que la transition écologique de l’alimentation doit s’accélérer est en recul de trois points par rapport à 2022. Et en 2023, ce sont les campagnes de communication portant sur le pouvoir d’achat qui les ont le plus marqués (53 %), reléguant les thèmes de la santé (42 %) et de l’environnement (28 %) alors qu’ils étaient plus cités en 2020.
Les achats alimentaires continuent à se faire largement dans les grandes surfaces (76 % si l’on additionne les grandes surfaces en libre-service, à la coupe ou spécialisées dans le frais). Or, ce sont elles qui ont axé principalement leur communication sur le prix en 2023.