« On ne peut pas parler de grandes lacunes, mais il y a sans nul doute des évolutions à apporter au volet de la formation du nouveau parcours », explique Jérémy Decerle, en marge du séminaire annuel du syndicat sur l’installation qui s’est tenu le 2 février 2017, à Champagnole, dans le Jura.
Qui pour financer le suivi post-installation ?
On croyait l’affaire terminée avec la loi d’avenir pour l’agriculture qui, votée en octobre 2014, a fait la part belle à l’installation. Un retoilettage en profondeur, marqué notamment par la mise en place de nouveaux critères en vue de bénéficier des aides à l’installation.
Mais, on s’en souvient aussi, l’Europe avait systématiquement rayé les critères de formation et de suivi post-installation, des copies soumises par les Régions parce qu’elle les jugeait discriminatoires. Et c’est précisément sur ces deux volets du parcours à l’installation que le bât blesse aujourd’hui, estime Jérémy Decerle.
« Il existe un problème de financement sur ces deux volets » qui relèvent, faute d’Europe, des aides des départements et des Régions, appelées les aides Aita (Accompagnement à l’installation transmission en agriculture). « Le suivi post-installation est indispensable et nécessitera des financements supplémentaires et une promotion de ce suivi pour le généraliser à toutes les régions. »
Gommer les disparités entre les départements
Les 150 participants du séminaire ont ainsi réfléchi à trouver une solution pour pallier la disparité qui existe entre les départements. « Certains peuvent le financer et d’autres pas. Nous voulons une meilleure homogénéité du dispositif. »
JA entend travailler avec les chambres d’agriculture, les organisations professionnelles agricoles, mais aussi les centres de gestion… En clair, tous les acteurs qui gravitent aujourd’hui autour de l’installation. « L’objectif est d’améliorer le système des formations, avec toujours cette même ligne : coller au plus près des profils, bref personnalisés toujours plus les parcours ».
Mise en place d’un catalogue de formations national
« L’accompagnement reçu grâce au plan de professionnalisation personnalisé (PPP) doit être perfectionné. Car le métier d’agriculteur évolue : aléas économiques, sanitaires, climatiques et diversification des exploitations sont désormais monnaie courante. Il faut faire en sorte qu’il y ait plus de formations. »
JA prône la mise en place d’un catalogue national des formations « avec les départements où elles sont dispensées », à la disposition de tous. « Celui qui s’installe doit être tenu informer de tout ce qui se fait sur tout le pays et pas seulement dans son département. »
« L’équilibre entre le temps de travail et la vie personnelle doit aussi faire partie de la construction du projet d’installation et appelle de nouveaux savoir-faire, par exemple le travail en commun. »
Mieux coordonner les leviers de formation
Le syndicat plaide aussi en faveur d’une meilleure coordination des différents leviers de formation (initiale, PPP, formation continue et suivi post-installation). Et de rappeler qu’aujourd’hui « 98 % des jeunes qui ont suivi un plan de professionnalisation personnalisé sont encore en activité après cinq ans », modère Pierre-Marie Vouillot, en charge de l’installation chez JA.
Invitée par JA, l’Association des Régions de France (ARF), qui cet été regrettait avoir été évincée des débats concernant la fin des prêts bonifiés, n’était pas présente au séminaire.
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