Le syndicat Jeunes Agriculteurs sera « proactif » sur le sujet. Quelques jours avant sa fête annuelle Terres de Jim, le syndicat a fait part le 11 septembre 2025 à Paris de sa motivation à participer aux conférences de la souveraineté alimentaire. Inscrites dans la loi d’orientation et d’avenir agricole, ces conférences devraient avoir lieu « dans l’année ».

Avec l’instabilité politique, il n’y a pour l’instant « pas de calendrier précis, a fait savoir le président de JA, Pierrick Horel, agriculteur en grandes cultures et éleveur de vaches allaitantes en bio dans les Alpes-de-Haute-Provence. Pour nous [ces conférences], c’est un vecteur de prise de conscience du dialogue avec le territoire et les filières pour avoir une vraie vision de ce que peut être l’agriculture. »

Objectifs de production filière par filière

Les conférences de la souveraineté devraient être déployées dans chaque région et pilotées par les chambres régionales d’agriculture pour « détecter les filières en difficulté », est-il expliqué dans le document présentant la position du syndicat. Cette démarche s’inscrit dans un objectif à long terme de « bâtir une stratégie nationale ambitieuse projetée sur 10 à 15 ans ».

Le syndicat accompagnant les jeunes agriculteurs espère qu’en découleront des « objectifs concrets de production, filière par filière » via des contrats d’avenir : contrats multipartites qui lient l’agriculteur, les pouvoirs publics et les filières « pendant au moins 5 ans ».

« On n’est pas naïfs. Si on voit que ça ne prend pas le bon chemin, on aura la force de trouver une autre voie de passage […] pour avoir des déclinaisons opérationnelles pour les agriculteurs », soutient Pierrick Horel.

Face aux feux dans l’Aude et la disparition des vignes qui faisaient avant office de pare-feu dans la région, Quentin Le Guillous, secrétaire général du syndicat, installé en grandes cultures dans l’Eure-et-Loir, rappelle l’intérêt de l’agriculture comme « solution pour lutter contre le réchauffement climatique ».

Revoir le statut « indemne » de la France sur les épizooties ?

De même, le syndicat attend beaucoup des Assises du sanitaire annoncée par la ministre de l’Agriculture en janvier dernier. Avec le réchauffement climatique, « il y aura de plus en plus de maladies émergentes et d’épizooties », observe Pierrick Horel.

Si sur la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), la stratégie de l’abattage total, bien que « très dure », « porte ses fruits », selon Quentin le Guillous, Pierrick Horel s’interroge sur la nécessité de garder le statut indemne de la France pour conserver la possibilité d’exporter des animaux. « Si elle [la DNC, NDLR] est là chaque année, on ne va pas éradiquer tout le troupeau allaitant pour garder le statut indemne sur le territoire. Donnons-nous la capacité d’évoluer. »