À la tête d’un troupeau de 70 vaches bazadaises à Aubiac (Gironde), Sophie Redureau et Philippe Bedubourg ont recours au contrôle de performances depuis plus de dix ans. « C’est indispensable dans la conduite de troupeau », confie l’éleveuse. Cette prestation de services fournit un bilan d’élevage chiffré : reproduction, mortalité, croissance… « Cela nous permet de nous remettre en question grâce àdes informations qui ne sont pas visibles à l’œil nu. »

Références de croissance

À chaque intervention du technicien, les vaches engraissées, les veaux et les génisses entre 1 et 2 ans sont pesés. L’alimentation des animaux est alors ajustée, selon les résultats obtenus. « Nous vérifions que notre travail mène vers les objectifs du cahier des charges de la race bazadaise », confie Sophie. Les références de croissance de la race sont un repère essentiel. Sophie détecte « les mères qui n’ont pas de lait, lorsque le veau ne grandit pas correctement. Les prochaines réformes sont choisies en fonction de cela. »

D’autres critères sont déterminants dans lerenouvellement du troupeau : la consanguinité, l’intervalle vêlage-vêlage, ou encore la sécurité sanitaire avec un recours minimal aux césariennes. Les informations du troupeau sont comparées aux références de groupe, afin d’évaluer la performance de reproduction et de croissance de l’élevage.

Trois fois par an

Pour les génisses, la date d’insémination est déterminée grâce à la pesée. « Nous inséminons toujours au plus tôt, selon le poids de l’animal, et non l’âge. » Sophie et Philippe profitent de la contention pour vermifuger le troupeau : la dose est adaptée au poids. Les génisses sont sélectionnées selon leur généalogie, notamment les index de la mère : capacité de croissance avant vêlage, aptitude au vêlage ou encore aptitude à l’allaitement. La docilité peut aussi faire pencher la balance.

Le technicien intervient en moyenne trois fois par an, parfois plus, selon les besoins. « Cela prend du temps », concèdent les éleveurs. Mais les données chiffrées de suivi du troupeau, ainsi que les conseils en alimentation, « valent largement le coup, affirme Sophie. J’ai un bien meilleur suivi de mon troupeau grâce à ce service. Je ne pourrais pas travailler correctement sans ça. La facture est totalement justifiée. »