« Je pratique le croisement de nos 180 aubracs avec la race piémontaise depuis huit ans. J’en suis très satisfait en particulier par la facilité de naissance de veaux légers et vifs », explique Franck Teilhard associée à sa mère Michèle sur le Gaec de l’Oustalou à Montredon (Lot). Également négociant en bestiaux et exportateur en Italie, l’éleveur a suivi les conseils d’un de ses clients et ami, Giuseppe Francia, (lire l'encadré ci-dessous) pour acquérir des taureaux piémontais. »

Nous n’intervenons jamais pour les vêlages, à deux ou trois exceptions près pour des renversements de matrice, ce qui est très appréciable par rapport à la taille du troupeau et à notre charge de travail ", poursuit l’éleveur. Les veaux naissent groupés du 15 décembre à fin février. Les génisses primipares sont à l’attache, les vaches en stabulation.

100 % de la production est en croisement piémontais avec la présence de 8 taureaux sur l’exploitation. "Pour le renouvellement des mères, j’achète 30 velles aubracs par an qui sont en pension chez des éleveurs pendant deux ans à cause d’un manque de place sur l’exploitation. "

Des veaux vigoureux

Les veaux naissent très légers, entre 35 et 40 kg du fait de leur finesse d’os. À titre de comparaison, les croisés aubracs x charolais affichent entre 50 et 60 kg. « Ces poids conjugués à la facilité de vêlage de la race aubrac sont appréciables tout comme la vivacité des veaux immédiatement aptes à téter leurs mères tous seuls. Cette ingestion rapide de colostrum se ressent favorablement sur leur santé. Nous n’avons pas de problèmes pulmonaires », expose Franck.

Les veaux suivent leurs mères à la mise à l’herbe début mars. Les premières ventes se déroulent à l’automne pour des broutards mâles de dix mois affichant 477 kg sur la bascule. Ils disposent d’un nourrisseur au pré et d’enrubannage durant les périodes de sécheresse.

Les veaux femelles ont une croissance moins rapide. Le premier lot vendu fin octobre affiche quant à lui 350 kg vifs de moyenne. Un autre lot de mâles, sevrés en septembre, est prêt à partir en Italie mi-janvier à 470 kg vifs de moyenne. Leur GMQ (gain moyen quotidien) s'établit à 1,6 kg avec un régime de foin et concentrés. Les prix de vente ont été de 3,50 €/ kg vif pour les mâles et de 3,20 €/kg vif pour les femelles en 2022. « Le croisement avec la race piémontaise entraîne une vitesse de croissance moins rapide des veaux et génère une viande peu grasse des taurillons finis. Mais ce sont des carcasses d’excellente conformation. »