Pour UFC-Que Choisir, « la méfiance s’impose » au sujet des labels « sans pesticides » (zéro résidu, cultivé sans pesticides…) qui se développent depuis 2018. Dans un article du 24 août 2020, le journal affirme, en s’appuyant sur des données de la DGCCRF (1), que « sur les 94 produits contrôlés portant ce type d’allégations, plus du tiers présentaient en réalité des résidus de pesticides à des doses significatives (au-dessus d’un seuil appelé “limite de quantification”) ».
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Un visuel qui passe mal
L’article a été illustré par un ensemble de labels « sans », dont celui du collectif Nouveaux Champs (zéro résidu de pesticides dans les limites de quantification).
Collectif qui n’a pas tardé à réagir par le biais d’un communiqué le 27 août 2020 : « Nous dénonçons l’amalgame et le fait que notre collectif soit associé injustement à cette polémique qui ne nous concerne pas. » Il réaffirme que ses engagements sont respectés et certifie : « Nous sommes sereins et comme toujours, transparents. »
36 non-conformités
Selon le collectif, les données citées par UFC-Que Choisir proviennent du rapport annuel « Résidus de pesticides dans les denrées d’origine végétale », publié en avril 2020 et portant sur 6 029 prélèvements réalisés en 2018. Il affirme qu’il n’y a que « quelques lignes [un paragraphe sur 42 pages] sans le moindre détail sur la nature des prélèvements ».
Dans ce document cité par le collectif, la DGCCRF indique qu’« en complément des prélèvements de produits biologiques, 94 prélèvements ont été effectués sur des denrées portant des allégations négatives sur les pesticides, de type “cultivé sans pesticide”, “sans pesticides”, “sans insecticide”, “sans résidu de pesticides”, “sans traitement après récolte”, etc. ». La Répression des fraudes pointe 36 non-conformités, « du fait de la présence de résidus de pesticides quantifiables en discordance par rapport à l’allégation portée sur le produit ».
La DGCCRF sollicitée pour obtenir des détails
UFC-Que Choisir indique que « certes, les contrôles ont été réalisés en “ciblant les opérateurs et les produits susceptibles de présenter des non-conformités”, tient à préciser la Répression des fraudes. Cela signifie que ces chiffres “ne sont pas généralisables à l’ensemble du marché” ».
Le collectif Nouveaux Champs explique avoir « demandé le détail à la DGCCRF de ces analyses pour connaître les aliments incriminés » et être dans l’attente de leur réponse.
(1) Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes.