Le 30 avril 2020, les chiffres de prévisions de la récolte européenne pour l’abricot ont été dévoilés par les organisateurs du Medfel (Rendez-vous d’affaires international de la filière des fruits et légumes). Ce dernier, prévu au mois d’avril 2020 à Perpignan, a été annulé du fait de la crise sanitaire.

 

Ces chiffres montrent une forte baisse de la récolte européenne d’abricots, évaluée à –37 % par rapport à l’an dernier et de –28 % par rapport à la moyenne de 2014 à 2018. Avec 401 883 tonnes prévues en 2020 (640 452 t en 2019 et 554 384 t sur 2014-2018), « il faut remonter à 2003 et à 1998 pour trouver des récoltes plus faibles avec respectivement 390 000 tonnes et 365 000 tonnes », détaille le document réalisé par la chambre d’agriculture des Pyrénées-Orientales.

Succession d’aléas climatiques

Une succession d’aléas climatiques a touché les différents bassins de production européens. « Les zones de production méridionales ou méditerranéennes ont connu un hiver exceptionnellement doux, avec peu d’heures de froid et des températures très élevées en

décembre et en février avec des maximales parfois supérieures à 25°C », explique le document.

 

« Ce climat hivernal n’a pas permis de satisfaire les heures de froid nécessaires à la dormance de certaines variétés d’où une floraison peu abondante, erratique, hétérogène et un déficit de production », précise le document.

 

Puis « à la fin de mars, une vague de froid a touché les régions plus septentrionales ou plus continentales comme l’Aragon, la Catalogne (Lérida), la vallée du Rhône, le nord de l’Italie et la Macédoine grecque avec du gel qui a « grillé » bon nombre de vergers ».

 

Et « en avril, c’est la grêle dans la communauté autonome Castille-la Manche et la pluie dans les bassins méditerranéens qui a enfoncé le clou faisant perdre par-ci par-là encore quelques tonnes de fruits pourris ou éclatés », complète le Medfel.

Italie et France, pays les plus touchés

La production italienne d’abricots devrait être la plus impactée en 2020 avec une chute de 56 % (136 000 t contre 307 303 t en 2019). Puis vient la France avec une baisse de 29 % de la récolte (93 542 t prévues, contre 132 216 en 2019 qui était déjà une année déficitaire).

 

Dans l’Hexagone, « au niveau de la précocité, alors que la saison avait démarré avec de l’avance sur les premières floraisons, le mauvais temps a recalé le calendrier sur des dates plus classiques avec un début des récoltes autour du 15-20 mai (2020) dans les zones les plus précoces », précise le document.

 

L’Espagne affiche une diminution de 15 % (93 740 t contre 110 233 t en 2020) et la Grèce chute de 13 % (78 500 t contre 90 700 t l’an dernier).