« L’objectif n’est pas d’empêcher le départ de feu, mais bien de limiter l’embrasement puis le feu de forêt », illustre Jean-Michel Schaeffer, président de la Confédération française de l’aviculture (CFA), en évoquant le virus de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP), lors de l’assemblée générale du syndicat le 12 octobre 2022, à Paris.
Car force est de constater qu’après un épisode 2021-2022 « terrible et d’une ampleur exceptionnelle », le virus s’endémise dans les populations d’oiseaux sauvages. Pour faire face, « des mesures supplémentaires issues du plan d’actions sont mises en place, comme le renforcement des bases de données, la surveillance accrue, ou encore les tests avant mouvements d’animaux », appuie Jean-Michel Schaeffer.
L’espoir du vaccin
Quant à la vaccination, « elle apporte un espoir aux éleveurs et aux filières ». Plusieurs essais sont encours : sur les poulets aux Pays-Bas, sur les dindes en Italie, et sur les canards en France. « Les prochaines étapes consisteront à vérifier l’efficacité des vaccins testés, normalement au sortir de l’hier, mais aussi de poursuivre les discussions afin de conserver nos capacités d’exportation », explique Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture.
Pour Joël Limouzin, vice-président de la Fnsea, « il faut mettre les bouchées doubles sur la vaccination. C’est un sujet majeur et nous ne lâcherons pas. C’est notre devoir et notre responsabilité si l’on veut conserver nos capacités de production pour l’ensemble des filières de volailles. »
« Le FMSE ne suffit pas »
Le responsable syndical par ailleurs « salué l’action de l’État et son engagement financier pour indemniser les pertes » occasionnées lors de l’épisode 2021-2022 de l’IAHP. « Cela représente un milliard d’euros. Les moyens ont été à la mesure de la gravité de la situation », enchérit Jean-Michel Schaeffer.
Pour autant, certains « cas particuliers » subsistent : les éleveurs en zone indemne et les jeunes installés n’ayant pas pu produire faute de poussins d’un jour disponibles, ou encore ceux ayant dû détruire leur aliment. « Le FMSE (1) a pu apporter un soutien spécifique, mais il n’est pas suffisant pour compenser les pertes occasionnées », pointe le président de la CFA.
(1) Fonds national agricole de mutualisation sanitaire et environnemental