La guerre en Ukraine a « rebattu les cartes » mais « il ne s’agit pas de tourner le dos aux questions environnementales, il s’agit de répondre à la nécessité de souveraineté alimentaire », a déclaré Christiane Lambert, lors d’une conférence presse, le 23 mars 2022.

 

La présidente de la FNSEA se félicite de la prise de conscience « des plus hautes autorités » sur la nécessité de rendre prioritaire la souveraineté alimentaire et énergétique de l’Union européenne (UE). « Il est possible de produire plus mais mieux », a-t-elle ajouté. Christiane Lambert a fait part de sa vive inquiétude après les déclarations de l’ONU craignant « un ouragan de famine ». Selon l’organisation, 26 pays et 750 millions de personnes dépendent des exportations russes et ukrainiennes pour nourrir leur population.

 

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Un plan européen

Christiane Lambert a salué le travail « rapide » de la présidence française de l’Union européenne et du ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie. Une feuille de route au niveau européen a été présentée ce 23 mars pour « préserver la sécurité alimentaire et renforcer la résilience des systèmes alimentaires » de l’Union européenne (UE).

 

Elle propose des solutions à court terme, telle que la possibilité de cultiver les jachères pour 2022 mais aussi des mesures à plus long terme pour renforcer la souveraineté alimentaire et énergétique de l’Union européenne.

Lier durabilité et production

« Il y a un changement de paradigme très fort, […] mais ça ne tire pas un trait sur les transitions contrairement à ce que peuvent dire certaines ONG », soutient Christiane Lambert. Plusieurs organisations dénoncent la course au « productivisme » et le « détricotage des avancées environnementales » du « Green deal » (pacte vert) de l’UE.

 

« Je m’inscris en faux de dire que ce n’est pas possible de lier durabilité et production », a-t-elle insisté, affirmant qu’il est possible de concilier agriculture et environnement. « La question de l’équation alimentaire, oui elle se pose », un « principe de réalité » doit s’imposer, estime-t-elle.

Ajuster « Farm to Fork »

La stratégie « Farm to Fork » (De la ferme à la fourchette), c’est une communication, elle n’a pas de valeur législative, rappelle la présidente du syndicat majoritaire. Des textes devront être produits durant l’année 2022 pour pouvoir mettre en application un certain nombre de grandes orientations. « Tout ce qui a pour conséquence une diminution de la résilience et de la souveraineté doit être reconsidéré », défend-elle.

 

Le thème majeur du prochain congrès de la FNSEA, qui se tiendra à Besançon les 28 et 29 mars prochain, est d’ailleurs « souveraineté : mode d’emploi ».