« Je gère une exploitation de 220 ha, comprenant des céréales à paille d’hiver, du colza, des féveroles de printemps, du lin oléagineux de printemps semence et des betteraves sucrières. J’ai commencé le sorgho en 2019 sur une parcelle, dans l’objectif de diversifier ma rotation et mieux gérer les adventices, notamment le vulpin. Le fait d’être déjà équipé d'une moissonneuse et d'un semoir monograine a été un autre élément déclencheur. Satisfait de cet essai, j’ai sollicité ma coopérative Natup pour lancer une filière sorgho (lire l'encadré). Nous avons aussi mis en place une plateforme d’essais sur 7 ha, avec des résultats une nouvelle fois satisfaisants. Aujourd’hui, j’implante chaque année environ 10 ha de sorgho.
Pas une solution miracle
Par rapport à mon objectif sur le désherbage, je suis satisfait du résultat sur le vulpin. Je vois aussi un peu mieux où je peux et où je ne peux pas implanter la culture. En effet, j’évite de la mettre sur des parcelles à faible réserve utile ou bien proche des zones boisées. J’opte donc pour des terres moyennes, sachant que lorsqu’il y a de la variabilité au sein même de ces parcelles, je vois bien la différence sur les rendements : le sorgho n’est pas une solution miracle.
Le semis est réalisé entre début et fin mai, avec des variétés précoces : leur potentiel est plus limité que les variétés tardives mais ce choix est plus sécurisant. J’apporte en moyenne 50 unités de potasse, 50 unités de phosphore et 130 unités d’azote. Mes seules interventions phytosanitaires sont du désherbage, avec un premier passage en prélevée puis un rattrapage. Je constate que le sorgho compense bien en cas de perte de densité due à des attaques de ravageurs. En revanche, les sangliers semblent bien l’aimer pour s’y coucher.
Cette année, j’ai récolté le 2 octobre à 18 % d’humidité. Mon rendement moyen est de 75 q/ha, sachant que la moyenne dans le secteur est autour de 60-80 q/ha. En termes de rentabilité, le prix acheté est d’environ 10 euros de moins que le maïs, mais cette solution de diversification me convient car plus stable sur les rendements ».