La Commission européenne a publié, le 16 décembre 2025, sa proposition de révision du règlement relatif aux émissions de CO2 (dioxyde de carbone) des véhicules légers. Elle propose notamment de revenir sur la mesure phare de l’interdiction de la vente de véhicules thermiques neufs en 2035.

Bruxelles fixe ainsi un objectif de réduction de 90 % des émissions d’ici à 2035 ; les 10 % restants devant être compensés, notamment via l’usage de « carburants durables ». Cela laisserait de la place aux véhicules hybrides ou thermiques fonctionnant avec des biocarburants.

Filières agricoles françaises « pénalisées »

Mais les « biocarburants durables » acceptés seraient restreints aux carburants de synthèse et aux biocarburants issus de déchets et résidus : les biocarburants de première génération (produits à partir de colza, tournesol, betterave, maïs…) seraient exclus.

Cela « pénaliserait […] directement les filières françaises de production de bioéthanol et de biodiesel », dénoncent les associations spécialisées des grandes cultures de la FNSEA (1), Bioéthanol France (2) et Esterifrance (3) dans un communiqué commun diffusé le 17 décembre 2025. Les syndicats regrettent une « posture idéologique » de la part de la Commission européenne.

« Les filières françaises de production de biocarburants agricoles appellent la France à défendre avec détermination, au sein du Conseil, ses intérêts agricoles et industriels nationaux », écrivent-elles. En effet, la proposition de la Commission européenne doit encore être examinée par le Parlement européen et le Conseil de l’Union européenne.

(1) Syndicats représentant les producteurs français de maïs (AGPM), de blé (AGPB), de betteraves (CGB) et d'oléoprotéagineux (Fop). 

(2) Syndicat français des producteurs d’alcool agricole. 

(3) Syndicat français des producteurs de biodiesel.