« La filière de la noix est confrontée depuis 2022 à une crise importante en France et dans le monde, […] marquée par une augmentation des volumes produits et une baisse des cours », constate le CGAAER. Dans un rapport diffusé ce lundi 11 décembre 2023, il invite les producteurs de noix à améliorer leur organisation pour répondre à ces défis.

« La filière s’est construite aux dépens du collectif »

En France, le fonctionnement de la filière s’appuierait sur les opportunités et le commerce aux dépens du collectif, selon les auteurs du rapport. « La noix en coque pour l’exportation est restée le principal débouché, la transformation et le marché domestique n’ont pas été vraiment investis, les organisations de producteurs ne sont que faiblement majoritaires, les appellations d’origine protégées n’apportent que peu de valeur ajoutée et le négoce privé joue les concurrences à fond et a les clés du camion », affirment-ils.

En l’absence de projections de marché suffisamment fiables dans les années à venir, le CGAAER conseille de structurer davantage la filière. D’abord en passant par une organisation nationale de producteurs pour représenter les agriculteurs. Le CGAAER préconise également de mettre en place une organisation équivalente à une « interprofession ». L’objectif ? Qu’elle génère un budget « conséquent ».

Plus de moyens pour la filière

Les prescriptions du CGAAER ne s’arrêtent pas là. Les rapporteurs encouragent les nuciculteurs à construire une stratégie commerciale collective afin de segmenter le marché, telle qu’une marque « Noix de France », des appellations d’origine protégées, un label « Agriculture biologique », etc. Ils incitent aussi les producteurs à élaborer des moyens nationaux affectés à la communication générique sur la noix et ses vertus.

Le rapport préconise également des actions pour la recherche et développement au service de l’obtention variétale et de la transformation industrielle. « Les opérateurs (coopératifs ou privés) ont recours soit à l’importation de cerneaux, soit à la sous-traitance dans d’autres pays européens, en particulier en Moldavie. Dans ce dernier cas, les noix sont donc cassées à l’étranger et reviennent en cerneaux en France », rapporte le CGAAER.