Marc Fesneau a annoncé, le mardi 31 octobre 2023, une aide exceptionnelle pour les producteurs de cerises et de noix. Réunis la veille avec des représentants de producteurs, le ministre de l’Agriculture vise « les exploitations les plus touchées par de multiples aléas et difficultés ».
Comment faire la demande ?
Sont éligibles les exploitations agricoles « spécialisées dans la production de cerises ou de noix à hauteur de 25 % de leur chiffre d’affaires total sur une période de référence ». Elles doivent avoir subi une « perte de chiffre d’affaires au moins égale à 20 % » par rapport à la période de référence, lors de la campagne de commercialisation de la récolte de 2023 pour la cerise et celle de 2022 pour la noix.
Les producteurs peuvent faire la demande depuis le 31 octobre et jusqu’au 20 novembre 2023 auprès de FranceAgriMer. Les paiements devront intervenir avant le 31 janvier 2024.
Quel est le montant de l’indemnisation ?
Les pertes éligibles sont indemnisées à hauteur de 80 %, après l’application d’une franchise de 10 % du chiffre d’affaires de référence. Si l’agriculteur assuré en multirisque climatique ou en monorisque a déjà perçu une indemnisation pour perte climatique, si celle-ci est supérieure à la franchise, elle sera prise en compte dans le calcul de la perte de chiffre d’affaires.
« Les aides sont attribuées dans les limites des crédits disponibles », indique le bulletin officiel. Au total, 10 millions d’euros ont été attribués à l’indemnisation, 8 sont financés par l’Union européenne et 2 par la France.
Les deux filières font face à une crise sans précédent. Avec une récolte très abondante en 2022, les producteurs de noix se sont confrontés à une baisse de la consommation conjuguée à la concurrence internationale. La majorité a dû finir par vendre en dessous de leurs coûts de revient ces deux dernières années pour écouler leurs stocks.
Concurrence internationale
De leur côté, les producteurs de cerise font face à une longue crise semée de récoltes plombées à cause d’aléas climatiques et d’insectes ravageurs comme les mouches Drosophila suzukii et Rhagoletis cerasi. Ils demandaient déjà en août, une « solution d’urgence » et l’importance des clauses miroirs appliquées aux cerises étrangères.
Lors de la rencontre avec les producteurs le 30 octobre 2023, le ministre de l’Agriculture a, dans le même temps de l’ouverture de l’aide exceptionnelle, mis fin à la clause de sauvegarde concernant les importations de cerises traitées au phosmet. Cette décision intervient après l’interdiction européenne de l’importation des cerises contenant des résidus de cet insecticide. Une interdiction saluée par la profession.