Quelque 220 nuciculteurs étaient présents le 5 septembre à Chatte (Isère), pour acter la création d’une organisation de producteurs (OP) de noix du Sud-Est. « Tous les systèmes de l’Isère, de la Drôme et de la Savoie étaient représentés : AOP ou non, bio ou conventionnel, vente directe ou circuit long », se félicite Jean-Claude Darlet, nuciculteur et président de la chambre d’agriculture de l’Isère. Tous sont touchés par la crise. L’abondante récolte de 2022 combinée à la concurrence internationale et une consommation nationale en berne, a fait plonger les prix. « Les metteurs sur le marché privés ont payé 1 à 1,2 €/kg et les coopératives 1,3 à 1,6 €/kg, indique Jean-Claude Darlet. Or, les coûts de revient vont de 1,5 à 2,5 €/kg de noix, selon le système et les investissements. Certains exploitants, en difficulté, ont fait des impasses sur les intrants cette année. »

Stocks inconnus

La nouvelle récolte s’annonce petite, grevée localement par la grêle. Mais le niveau des stocks dans les frigos des metteurs sur le marché reste inconnu. « La coopérative Coopénoix nous a répondu, mais les privés n’ont pas joué le jeu », regrette le président de la chambre. Après l’élection d’un bureau le 18 septembre, les premières actions devaient être lancées par l'OP. En priorité : rencontrer les metteurs sur le marché pour réviser la grille de qualité et définir une valorisation adéquate. La chambre d’agriculture reconnaît en effet que la qualité, sur certaines exploitations, n’est pas toujours au rendez-vous et que ce point est à travailler. Pour peser commercialement, mais aussi politiquement face aux pouvoirs publics, l’OP espère recruter massivement. Car s’il existe déjà un comité interprofessionnel de la noix de Grenoble, il ne concerne que les systèmes sous AOP et n’a pas pour rôle de négocier les prix. La cotisation demandée par la nouvelle OP est de 5 €/ha.

Alors que les nuciculteurs du Sud-Ouest, en proie aux mêmes difficultés, se sont fédérés de leur côté, la création d’une structure nationale est prévue. « Nous sommes la deuxième filière arboricole française, mais nous avons brillé jusque-là par notre désorganisation », reconnaît Jean-Claude Darlet.