Une quinzaine de producteurs de noix françaises de la Coordination Rurale se sont réunis ce lundi 22 mai 2023 sur le parvis de la gare Saint Lazare à Paris. Venus de la Corrèze, ils souhaitent alerter le grand public sur la situation de leur filière au travers d’une action de vente directe. Abrités sous un stand, ils vendent leurs bouteilles d’huile de noix à 15 euros pour 50 centilitres et les paquets de cerneaux, à 3,00 euros le kilo.

Obtenir le « prix juste »

C’est « le prix juste », affirme Alexandre Clare, producteur de noix à La Chapelle-aux-Saints, et vice-président de la Coordination rurale 19. Le nuciculteur s’insurge contre les prix « exorbitants » pratiqués dans la grande distribution face à la faible rémunération des producteurs. Le problème viendrait « des importations massives de noix depuis le Chili et la Californie » qui font chuter le prix français à la production.

© A. Marguet/GFA - 3 euros par kilo est le prix souhaité par les producteurs de noix de la Coordination rurale.

Une « concurrence déloyale »

Alexandre Clare est inquiet. Cette année, il n’a pas écoulé sa production. « En 2022, la France a produit 50 000 tonnes (38 000 tonnes en moyenne) et les Français consomment généralement 40 000 tonnes par an, affirme-t-il. Si on mange tout ce qu’on produit à l’échelle nationale sans importer, il n’y a plus de problème. »

Faute de marché et du surplus de production en 2022, les nuciculteurs sont payés 50 centimes à 1,20 euro « pour les plus chanceux », contre près de 2,50 le kilo à 3,00 euros l’an dernier, selon le syndicat. « C’est une catastrophe sociale et économique pour les agriculteurs de la filière, alors que 95 % des cerneaux qu’on achète en magasin viennent de l’étranger. »

« L’année prochaine, qu’est-ce qu’on va faire de la production de noix non ramassée ? » s’interroge Alexandre Clare. D’autant plus que les pays européens importateurs de noix, l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie, se tournent vers la production chilienne ou californienne, selon George Delvert Président du Comité interprofessionnel des fruits à coque du Lot, La Noix de Demain.

Un autre problème s’ajoute, selon le syndicat. Les noix importées ne sont pas soumises aux mêmes règles sanitaires, environnementales et sociales qu’en France. Devant ces difficultés, les producteurs réclament à l’État une aide équivalente à 1,20 € le kilo pour pouvoir retirer des lots de noix du marché.