Entre Gontaud-de-Nogaret et Labretonie (Lot-et-Garonne), la famille Tesson a fait le pari, il y a quelques années, d’abandonner les céréales et les cultures semencières pour se consacrer aux amandes, noix, noisettes et noix de pécan. Elle possédait déjà des noyers et des noisetiers, dont les débouchés pour la noisette étaient assurés grâce à la coopérative Unicoque à Cancon.

Fruits à coques

« Le point de départ, c’est ma maladie à cause des produits phytosanitaires. Le médecin me donnait six mois à vivre », explique André Tesson. Entouré de son épouse et de ses deux fils, Dimitri et Anthony, l’agriculteur réfléchit à une évolution. Après un voyage en Espagne, la famille opte pour les plantations de fruits à coque.

Depuis 2015, elle s’y est engagée avec l’objectif de produire à terme 250 tonnes de noix, noisettes, amandes, noix de pécan et pistaches de haut de gamme et bio. « Notre planète se réchauffe, c’est une réalité. Dans le Sud-Ouest, nous aurons des températures équivalentes à celles du sud de l’Espagne d’ici à dix ans. Ces productions sont moins gourmandes en eau », souligne André Tesson.

Réorganisation du parcellaire

Sur ses terres, il produit également des prunes. « Les noisetiers, pruniers et noyers consomment 2 000 à 2 500 m³ d’eau par hectare et par an, précise-t-il. Les amandiers et les pistachiers, environ 2 700 m³. Par comparaison, produire du maïs était nettement plus gourmand en eau. Et il n’y a presque plus de traitements. »

Le projet des Tesson s’est accompagné d’une réorganisation du parcellaire. Les exploitants n’ont conservé que les terres où il y avait de l’eau, notamment des réserves de type lacs collinaires.

Ils ont investi 2,5 millions d’euros dans l’achat de plants, de matériels de transformation et dans la création d’une boutique de vente directe.

Filière locale de qualité

Les surfaces agricoles réuniront bientôt 200 ha de vergers. Actuellement, les 70 ha de pacaniers, 25 ha d’amandiers, 10 ha de pistaches, 1,5 ha d’oliviers et 1 ha de poivre du Sichuan ne sont pas tous en production. « Nos vergers captent de grandes quantités de CO2. Nous participons à limiter le réchauffement climatique grâce à un bilan carbone favorable, poursuit le chef d’exploitation. Notre ambition est de créer une filière locale de qualité, le marché étant porteur. »

Les Tesson ont monté une boutique « la Ferme des trois soleils » qui propose une large gamme de produits transformés, commercialisés en direct.