La coopérative du haricot de Soissons, créée en 2003 pour relancer cette culture traditionnelle de l’Aisne, veut passer à la vitesse supérieure. « Nous recherchons des producteurs, car nous ne répondons pas à tous les appels d’offres », a indiqué Géraldine Toupet, présidente de la coopérative, lors d’une rencontre organisée le 2 octobre 2025 par la chambre d’agriculture de l’Aisne sur son exploitation à Parcy-et-Tigny. « Plus nous serons nombreux, plus nous sécuriserons la production et réduirons les coûts », ajoute-t-elle. La fève blanche peut représenter une opportunité de diversification pour installer un conjoint sur l’exploitation. Aujourd’hui, 17 agriculteurs cultivent 7,5 ha au total et produisent environ 9 t/an. Il en faudrait 15 à 17 t/an pour satisfaire la demande. Cette culture grimpante a des atouts : elle ne nécessite pas de phytos, ni d’engrais. « Mais elle demande beaucoup de travail manuel, 600 heures/ha, dont la moitié uniquement pour la récolte », reconnaît Benoît Vandenbussch, vice-présiden de la coopérative.

Faciliter la récolte

Après la préparation du sol, les producteurs installent des piquets de tuteurage en rangs et des filets pour permettre à la légumineuse de grimper. Le semis est réalisé début mai dans des terres bien réchauffées et à l’abri du vent. La variété Cahot, fournie par la coopérative, peut être implantée après un blé, une orge ou du maïs si les résidus de récolte sont bien enfouis. Après un désherbage mécanique en juin, les pieds sont coupés début octobre pour stopper la croissance. Puis la récolte débute 10 à 15 jours plus tard, à la main, gousse par gousse. Une opération chronophage qui pousse les producteurs à se moderniser, pour gagner du temps à une période déjà chargée avec les semis de blé et les récoltes de betteraves et de pommes de terre. Certains expérimentent un système de ficelles tendues verticalement servant de support au haricot. « À la récolte, en coupant en haut et en bas, nous pouvons récupérer la plante entière pour la passer dans une égraineuse », décrit Benoit Vandenbussche. Cela permettrait aussi à chaque producteur d’augmenter ses surfaces, aujourd’hui de 45 ares en moyenne.

« Nous envisageons de nous équiper d’un trieur optique pour aller plus vite lors du nettoyage des grains », détaille Géraldine Toupet. 70 % de la production (produits secs ou cuisinés) est vendue par la coopérative (épiceries fines, restaurants, GMS, grossistes à Rungis…), le reste est commercialisé en vente directe. Le prix de vente aux agriculteurs est de 5,5 €/kg.