C'était la star du dernier salon de l'herbe dans l'Allier : l'andaineur à tapis fleurit désormais dans les catalogues de la plupart des grands noms de la fenaison. Cantonné pendant de nombreuses années à des récoltes fragiles comme la luzerne, le tapis s'emploie désormais sur toutes les cultures et s'invite dans les chantiers d'ensilage d'herbe et de fenaison. Il est connu pour son traitement en douceur de la récolte et intéresse les éleveurs bio qui incorporent du trèfle dans leur mélange fourrager. Le fourrage subit moins de pertes foliaires, sèche plus rapidement grâce à une meilleure aération de l'andain, et présente moins de terres et de pierres. Ce dernier élément contribue à limiter les butyriques dans les ensilages. Mais c'est surtout son débit de chantier qui séduit les Cuma, les ETA et les grosses structures.
Trois fois le prix d'un giro-andaineur
Mais si la technique, avec un pick-up au lieu de dents en rotation intéresse, le prix en freine plus d'un. Alors qu'un giro-andaineur coûte entre 20 000 et 25 000 euros, celui d'un andaineur à tapis peut atteindre entre 80 000 et 100 000 euros pour un modèle de 7 à 9 mètres de large. Dans le réseau Cuma, les conseillers considèrent qu'un andaineur à tapis arrière de largeur moyenne peut remplacer deux modèles à double rotor, avec un débit moyen de 5 à 6 ha/h. Et pour une Cuma qui ne va l'utiliser que pour de l'herbe et du foin, il faut au moins 600 ha par an pour rentabiliser l'investissement sur 8 ans. Les ventes ont toutefois été boostées par les subventions de 2021 à 2024 dans le cadre du PCAE (Plan de Compétitivité et d'adaptation des exploitations agricoles) mais également avec France relance. Ce matériel ne bénéficie plus à l'heure actuel d'aides au niveau national.